Poésie, Vous faites voir des os quand vous riez, Hélène, Paul Scarron, 1654, burlesque, satire, lecteur, mythologie, beauté, description péjorative, antithèse, corps, défauts, vers, quatrain, sonnet, tercet, animaux, sens olfactif, double sens, amour
Poète du XVIIe né en 1610 et mort en 1660, Paul Scarron est le parfait représentant du burlesque dans son siècle. En reprenant les codes traditionnels du sonnet et du blason dans le but de les détourner, il nous propose dans ce poème une véritable satire de la prénommée Hélène. Pour ce faire, il fait l'éloge paradoxal de la pourriture de la bouche d'Hélène. Dès lors, dans quelle mesure Scarron détourne-t-il les poncifs de la poésie, le tout dans un esprit baroque ? Nous nous intéresserons en premier lieu au portrait satirique d'Hélène que dresse Scarron, puis nous verrons les conseils a priori bienveillants qu'il lui donne.
[...] Après le semblant de bienveillance dans les conseils que donnait le poète d'arrêter de rire, conseil qui était énoncé dans le premier tercet, il encourage ici Hélène à rire encore plus. Il souhaite en effet qu'elle en « crève ». Enfin, au vers 14, la chute du poème, avec l'expression « Pourvu que vous creviez de rire, il me suffit » connecte entre eux le rire et la mort. Cela sonne notamment comme une condamnation violente d'Hélène et cette condamnation est renforcée par l'assonance en accentuant le persiflage de Scarron. [...]
[...] Le bonheur lui semble donc refusé pour le motif qu'elle relève plus de l'animalité grotesque que de l'humanité. L'antithèse mit à la rime entre les substantifs « rieuse » et « pleureuse », affirme et met en relief cette condamnation. Un second tercet qui se démarque Enfin, dans le second tercet, la conjonction de coordination « Mais » ouvrant le vers 12, est la marque d'une réelle opposition avec le précédent tercet. En effet, Hélène ne semble pas suivre les conseils du poète et celui-ci exprime son indignation dans une exclamative qui reprend la notion du rire du vers 9 (« rieuse »), dans « Mais vous riez encore ». [...]
[...] Dès lors, dans quelle mesure Scarron détourne-t-il les poncifs de la poésie, le tout dans un esprit baroque. Nous nous intéresserons en premier lieu au portrait satirique d'Hélène que dresse Scarron, puis nous verrons les conseils a priori bienveillants qu'il lui donne. Analyse Entre beauté et laideur Dès le premier vers, le lecteur est surpris par le contraste entre l'adresse à Hélène (réputée pour être la plus belle femme du monde dans la mythologie, et dont le nom est mis en valeur de par sa position en fin de vers) et le terme servant à désigner ses dents : « os » ; terme apparaissant déjà comme dépréciatif. [...]
[...] Vous faites voir des os quand vous riez, Hélène - Paul Scarron (1654) - Blasons et contre-blasons Extrait « Vous faites voir des os quand vous riez, Hélène, Dont les uns sont entiers et ne sont guère blancs ; Les autres, des fragments noirs comme de l'ébène Et tous, entiers ou non, cariés et tremblants. Comme dans la gencive ils ne tiennent qu'à peine Et que vous éclatez à vous rompre les flancs, Non seulement la toux, mais votre seule haleine Peut les mettre à vos pieds, déchaussés et sanglants. [...]
[...] En conclusion, le poète baroque conserve les codes traditionnels du sonnet, notamment dans la structure en 14 vers, ainsi que du blason par « l'éloge » d'une femme. En revanche, il ressort nettement qu'il détourne ces codes poétiques de son époque en brossant un portrait grotesque et satirique d'une dénommée Hélène. Au-delà du simple aspect ludique, nous pourrions donc nous demander si le poète n'aurait pas souhaité dénoncer ici les vieilles courtisanes du XVIIe. [...]
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