Voltaire écrit le Traité sur la tolérance en 1763 suite à l'affaire Calas. Jean Calas, un modeste commerçant protestant, est condamné à mort et exécuté sans véritable preuve pour le meurtre de son fils qu'il aurait assassiné selon la justice car celui-ci aurait émis le souhait de se convertir au catholicisme.
Voltaire écrit ce traité afin d'obtenir la révision du procès et la réhabilitation de Jean Calas. C'est l'occasion pour lui de plaider pour le respect des croyances et l'esprit de tolérance (...)
[...] Voltaire fera alors un éloge du déisme, ce qui lui permettra de mettre en valeur la tolérance. En conclusion, Voltaire exploite la forme de la prière pour aborder le thème de la religion et de la tolérance. En feignant s'adresser à Dieu, il entend faire réagir les hommes face à leur comportement. Pour cela, il offre une peinture pessimiste de la nature humaine en mettant en relief la faiblesse de sa condition afin d'encourager l'humilité, et en dénonçant les imperfections de son mode de penser qui repose sur la vanité et le refus de la différence. [...]
[...] Dans le chapitre 30, cet appel à la tolérance prend la forme d'une prière adressée à Dieu. Quels sont alors les procédés mis en œuvre par Voltaire pour plaider la tolérance ? Dans un premier temps, nous constatons que, pour plaider la tolérance, Voltaire présente son texte sous forme d'une prière. Effectivement, l'énonciation nous montre que c'est une prière dont le destinataire est Dieu. D'ailleurs, la présence du destinataire apparaît à travers l'apostrophe Dieu de tous les êtres (L.12). De plus, le titre Prière à Dieu vient confirmer cette situation d'énonciation. [...]
[...] Nous pouvons dire que c'est une prière par la présence des louanges adressées à Dieu. Effectivement nous remarquons le recours systématique aux hyperboles, qui montrent le caractère positif de Dieu. Nous relevons alors Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps (l.2).Ainsi, cela permet d'évoquer et d'insister sur la puissance de Dieu, tout comme dans une prière traditionnelle. Autre caractéristique de Dieu présente, la bonté de celui-ci. Cela est visible au travers des expressions suivantes : Ta bonté qui nous a donné cet instant (l.30) ou encore A toi qui nous a tout donné (l.4). [...]
[...] En effet, selon Voltaire, ce sont eux qui sont à l'origine de l'intolérance. Par exemple, à la ligne 14 : Que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil Ainsi, cela met en avant que finalement malgré une différence de rites religieux, les hommes ont le même objectif c'est-à-dire, célébrer Dieu. Nous pouvons alors noter aux lignes 16 et 17 : Qu'il faut t'aime ou encore Qu'il faut t'adorer De ce fait, Voltaire cherchera alors à montrer que les différences de rituels sont futiles par rapport à l'objectif fixé c'est-à- dire la célébration de Dieu. [...]
[...] C'est le cas aux lignes 20 avec Et ceux dont l'habit est teint en rouge ou en violet qui dominent sur ne petite parcelle d'un petit tas de boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d'un certain métal D'ailleurs nous remarquons, ici, que le recours à la synecdoque accentue ce ridicule. En effet, les hauts dignitaires sont réduits à leur tenue vestimentaire. Ainsi, Voltaire appellera à la tolérance. Selon lui, les hommes doivent se montrer solidaires, unis entre eux. Nous avons donc le champ lexical de la fraternité avec Qu'ils sont frères (l.25) ; Mutuellement (l.8) ; égal (l.18) ; les uns les autres (l.29). Cela signifie que les hommes doivent se montrer tolérants entre eux. Ils doivent refuser la violence, la haine pour célébrer la tolérance. [...]
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