Ce chapitre s'apparente à une chronique judiciaire, un reportage des événements, une "relation" (p.34). Il contient successivement une présentation des personnages, des faits et du procès. On observe la rapidité du récit, laquelle a pour but de faire sentir la rapidité même des faits : "Quelque fanatique de la populace s'écria que Jean Calas avait pendu son propre fils Marc-Antoine. Ce cri, répété, fut unanime en un moment ; d'autres ajoutèrent que le mort devait le lendemain faire abjuration ; que sa famille et le jeune Lavaisse l'avaient étranglé par haine contre la religion catholique : le moment d'après on n'en douta plus..." (p.33) (...)
[...] p : il meurt à l'image du Christ : Ils furent confondus, quand ce vieillard, en mourant sur la roue, prit Dieu à témoin de son innocence, et le conjura de pardonner à ses juges. Voltaire souligne ainsi la grandeur d'âme du héros. C'est donc ici la tragédie de la mort d'un innocent et Voltaire en fait la figure du bien absolu, développant la thèse un sacrifice inutile et invitant chacun à craindre pareil sort : chacun craint pour soimême, on voit que personne n'est en sécurité (p.31). [...]
[...] note 20 de l'édition de John Renwick, chez Vif), etc. En outre, tous les soupçons possibles sont évacués et Voltaire fait passer pour vrai ce qui n'était que vraisemblable, comme dans n'importe quelle fiction. Enfin il fait en outre tout un commentaire sur l'existence de doutes lors des jugements et la fragilité de la justice des hommes (cf. p.36-37). C. Un récit orienté qui tient du plaidoyer De fait, ce chapitre appartient à l'éloquence judiciaire : Les deux premiers paragraphes relèvent de l'exorde. [...]
[...] En outre Voltaire opère une recomposition des faits pour imposer la thèse du suicide. Le tout provoque douleur et la lamentation de la famille, que Voltaire souligne dans une prétérition : on ne décrira point la douleur et le désespoir du père et de la mère ; leurs cris furent entendus des voisins (p.33) ; dans les sanglots et dans les larmes. (p.33), On les vit toutes les trois, couvertes d'un crêpe et baignées de larmes, en faire répandre à leurs juges. [...]
[...] Les juges sont isolés pour être mieux condamnés, selon une stratégie qui consiste à isoler 3 l'adversaire : Un autre juge, connu par sa violence, (p.35). De plus, Voltaire joue sur une opposition schématique entre Toulouse et Paris : La raison l'emporte à Paris sur le fanatisme ( ) au lieu qu'en province le fanatisme l'emporte presque toujours sur la raison. (p.38) Transition : grâce à ce chapitre, Voltaire passe de l'aventure touchante à l'avènement d'une affaire aux répercutions philosophiques. Il s'agit de toucher, mais aussi de faire réfléchir. III. [...]
[...] Il en appelle aussi à la raison (cf. p.40), l'opposant nettement fanatisme : Il semble que le fanatisme, indigné depuis peu des succès de la raison, se débatte sous elle avec plus de rage. (p.35). Voltaire exhibe ici le fonctionnement des superstitions et du fanatisme qui discréditent la religion : cet absurde fanatisme qui rompt tous les liens de la société (p.32), ce peuple est superstitieux et emporté, il regarde comme des monstres ses frères qui ne sont pas de la même religion que lui. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture