Avant tout, le pays décrit par Voltaire est situé dans une région lointaine sur la "rive orientale du Gange", le Gange est un fleuve de l'Inde qui prend sa source dans l'Himalaya. L'Orient est source de rêverie pour les Européens du siècle des Lumières. En outre l'exagération approximative "environ deux siècles" place le lecteur dans le flou du merveilleux. Le cadre spatio-temporel est donc indéterminé.
Ensuite, tout dans la nature semble abondant, les prés sont "éternellement fleuris" ; les moutons forment des "troupeaux innombrables" ; leur laine est "plus fine et plus brillante que la plus belle soie", il s'agit de cachemire dont les habitants font "commerce". Il est clair que les diamants regorgent, "gros diamants" sortis de la "mine" qui appartient à Amazan. Par ailleurs, celui-ci se comporte en héros courtois médiéval comme on en trouve chez Chrétien de Troyes, car Amazan "a eu l'honneur" d'offrir ces diamants à la Princesse. De plus, les hommes prient "dans un grand temple de cèdre" le cèdre est un bois précieux. De même, nombreux sont les superlatifs absolus et redoublés : "plus fine et plus brillante que la plus belle des soies", "le plus grand commerce de l'Orient" qui confirment cette prospérité générale ; à cela s'ajoute les hyperboles "éternellement fleuris", "troupeaux innombrables", "tout ce qui peut flatter les désirs des hommes" accentuant l'effet de richesse du pays. De plus, les références à la nature rappellent une "idylle" antique dont rêvaient les poètes bucoliques. On peut dire que Voltaire brosse un tableau de la vie pastorale : "bergers" et "moutons", "plaines", "terre", "bocage", "belle pelouse". Cette nature généreuse dispense l'homme de chasser. Si ce pays est si fertile c'est parce que l'eau ne manque pas. En effet, le pays est situé au bord du "Gange" et la terre "produit" tout, de même le "riz" qui a besoin de beaucoup d'eau. Ces eaux sont aussi "salutaires", dans le sens de purifiantes car ce fleuve est sacré pour les Hindous qui s'y baignent rituellement pour se purifier. Il y a un paradoxe entre la fonction "berger" et les richesses mais tout est relativisé (...)
[...] Par ailleurs, la pauvreté est redoublée par les impôts multiples que les paysans paient à un agent des impôts, un exacteur En effet, la moitié de leurs maigres salaires, des gages chétifs qu'ils reçoivent de leurs maîtres est reversé. Les maîtres représentent ici les nobles possesseurs terriens. En outre, la préposition sous accolée au mot fardeau fait penser au Tiers-Etat courbé sous le poids de la noblesse et du clergé, avant et pendant la Révolution française. Par conséquent, il est clair que Voltaire dénonce la misère et les inégalités sociales qui règnent en France dans les campagnes sous la royauté. [...]
[...] L'Orient est source de rêverie pour les Européens du siècle des Lumières. En outre l'exagération approximative environ deux siècles place le lecteur dans le flou du merveilleux. Le cadre spatio-temporel est donc indéterminé. Ensuite, tout dans la nature semble abondant, les prés sont éternellement fleuris ; les moutons forment des troupeaux innombrables ; leur laine est plus fine et plus brillante que la plus belle soie il s'agit de cachemire dont les habitants font commerce Il est clair que les diamants regorgent, gros diamants sortis de la mine qui appartient à Amazan. [...]
[...] D'ailleurs, Voltaire fait allusion à cette misère, dont les disettes et les maladies accablent la paysannerie. En effet, les gens gémissent sous le fardeau de la pauvreté De plus, Voltaire fait un constat ironique quant à ces paysans qu'il appelle bergers En effet, il compare les Gangarides et les français : ces bergers ressemblent aux vôtres or la comparaison s'arrête à la fonction. Cette comparaison est aussitôt invalidée par le connecteur d'opposition mais et la négation ne pas De plus, le verbe aller à l'impératif exprime une défense, idée renforcée par le verbe imaginer pour mettre en garde contre toute idée fausse sur la situation en France. [...]
[...] Cette leçon les rendit sages, et, depuis ce temps, les Indiens respectèrent les Gangarides, comme les ignorants qui voudraient s'instruire respectent parmi vous les philosophes chaldéens, qu'ils ne peuvent égaler. A propos, mon cher oiseau, lui dit la princesse, y a-t-il une religion chez les Gangarides ? S'il y en a une ? Madame, nous nous assemblons pour rendre grâces à Dieu, les jours de la pleine lune, les hommes dans un grand temple de cèdre, les femmes dans un autre, de peur des distractions ; tous les oiseaux dans un bocage, les quadrupèdes sur une belle pelouse. [...]
[...] En outre, les Gangarides sont pacifistes, ils s'opposent ainsi aux autres peuples dont la principale démence est la fureur de verser le sang de leurs frères contre la guerre. Cette période mythique est donc similaire au paradis perdu du christianisme. L'amour du prochain anime les hommes, Amazan, du verbe amare qui signifie aimer plus précisément fait pour aimer aime ses compatriotes On peut dire que les hommes sont unis, comme le montre le substantif patriotes ces gens aiment leur patrie, ils sont animés d'un sentiment commun de patriotisme. [...]
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