Fiche d'analyse du conte du romancier et philosophe des Lumières, Voltaire écrit en 1766 le conte Petite digression dans Le Philosophe Ignorant. Nous verrons que ce texte est à double détente : il amuse tout d'abord par ses aspects plaisants mais délivre également un message fidèle aux idéaux voltairiens et à ceux des Lumières.
[...] Conclusion : (Bilan) Ce conte se rattache à la chronique de l'ignorance tenue par le philosophe ignorant l'homme qui ne sait rien selon Voltaire, c'est à dire le philosophe véritablement sage car conscient de ses limites. La question de l'ignorance y est traitée de manière plaisante mais dénoncée comme la source de toute intolérance et de toute tyrannie. (ouverture) Un texte emblématique du combat de Voltaire contre L'Infâme (le fanatisme et l'intolérance) sous toutes ses formes mais qui témoigne du scepticisme et du pessimisme de l'auteur à la fin de sa vie. [...]
[...] - Ironie métaphore filée du handicap intellectuel ( (ne pas se servir de sa raison) antithèse qui souligne que ce sont qui ont des yeux qui ont raison (ceux qui savent utiliser leur raison) - La connaissance ne peut porter que sur leurs quatre sens : ils ne peuvent juger sur ce qu'ils ne connaissent pas, car ils ne pourront jamais vérifier spéculer) Un plaidoyer pour la concorde : l'âge d'or de la communauté - Eloge d'un système politique : celui de la concorde, de l'égalité : égaux l.2, pluralité des voix l.2 L'Hydre : l'éternel recommencement - Voltaire est un peu sceptique, la fin est ambiguë. Le sourd a compris, mais n'utilise toujours pas sa raison. [...]
[...] Petite digression in Le Philosophe Ignorant, VOLTAIRE Introduction : (Situation) Les combats publics, les prises de vue courageuses, les écrits en tous genres de V en font l'archétype de l'intelligence des Lumières ; Il est notamment l'inventeur du conte philosophique (Zadig Micromégas Candide, 1759). Publié en 1766 à Genève dans Le Philosophe ignorant, le conte Petite digression se situe à l'époque où, installé à Ferney, Voltaire mène son combat contre l'obscurantisme dans de multiples directions. C'est par exemple l'année où éclate l'affaire du chevalier de la Barre qui, accusé, sans preuves, d'avoir mutilé un crucifix, fut torturé et condamné à mort. [...]
[...] I Un récit plaisant. Un conte alerte = petit récit utopique Un texte complexe : récits enchâssés : - situation initiale l.1 à7 harmonieuse avec insistance sur l'égalité description d'un monde parfait, un âge d'or - élément perturbateur : Malheureusement l.8 - l ; 9 à 23, intrigue, recherche d'alliances, péripéties : enthousiasmes chef politique et économique, il juge des couleurs, formation d'un conseil habits blancs moqueries + plaintes + querelles habits rouges moquerie + plaintes + querelles élément de résolution concorde - l à 26 : chute morale Des rebondissements nombreux : rythme alerte (rebondissements nombreux), succession d'actions rapides, énumération, juxtaposition (phrases juxtaposées accélération du rythme) jamais de connecteurs logiques entre les phrases l 20-21 : phrase nominales Effets de réel et fiction Un cadre spatio-temporel réaliste : époque et lieu ancrés dans l'histoire référence au Moyen-Âge) Des personnages stylisés : - caractérisation simplifiée, personnages stéréotypés - Les Quinze-Vingts l.1 sont toujours désignés comme une communauté : Cécité handicap physique) ; c'est le symbole de l'absence de l'usage de la raison - ceux qui ont des yeux et qui se moquent de l'intolérance des aveugles - le sourd handicap physique) qui juge les autres et reste sourd à ses propres défauts - Le dictateur symbolise le pouvoir despotique : d'abord professeur l > chef l.11 > dictateur l.18 lexique renvoyant à l'autorité Un récit plein d'humour : comique de caractère (on se moque de l'aveugle) et de situation Des aspects théâtraux : personnages-types, quiproquos, coups de théâtre et claque - Le public = ceux qui se moquent et qui rient du spectacle Des traits humoristiques : aspect plaisant des exemples liés aux sens, chute o Les aveugles aiment l'argent et ont une bonne vie l.3-4 o La chute est inattendue évoquant un comique de répétition en filigrane, une critique propre aux Lumières II. [...]
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