Ce texte est extrait du chapitre 14 de L'Ingénu, un conte philosophique de Voltaire paru en 1767, publié anonymement et sous-titré « Histoire vraie tirée du manuscrit du père Quesnel ». L'action se déroule sous le règne de Louis XIV, pendant une période comprise entre 1688 et 1689 durant laquelle se déroule l'histoire. Ainsi, sous couvert de critiquer le règne de Louis XIV, Voltaire juge et critique son propre siècle, c'est-à-dire le XVIIIème. Le héros est un jeune Huron, fraîchement débarqué du Canada, c'est-à-dire, du Nouveau Monde, en Basse-Bret, et est accueilli au chapitre 1, par l'abbé de Kerkabon et sa soeur, dont il est le neveu. Il ignore tout ou presque de la civilisation européenne et est de ce fait surnommé « L'Ingénu », le naïf, à la manière de Candide, le héros éponyme d'un autre conte philosophique de Voltaire, paru en 1759. Le terme d'ingénu vient du latin, « ingenuus » : naïf ou né libre, ce qui signifie que l'Ingénu est un homme libre qui entend le rester, et qui fait l'expérience de la civilisation sans préjugés, en jugeant de tout avec une liberté de pensée, un bon sens et une grande franchise. Il est baptisé au chapitre 4, après s'être converti au catholicisme au chapitre 3, puis tombe amoureux de sa marraine, amour qu'elle partage également. Mais selon les règles d'alors, le mariage entre eux est impossible, ce que montrent les chapitres 5 et 6. L'Ingénu repousse bravement les Anglais venus en Bretagne dans le chapitre qui suit, et est invité par les Bretons à se rendre à Versailles pour y être récompensé. Mais arrivé à Versailles, il ne peut voir ni le Roi Louis XIV, ni son ministre, ni même son premier commis. Seul le commis du 1er commis daigne l'entendre au chapitre 9, mais il n'est pas pour autant récompensé pour son patriotisme et pire encore, va être emprisonné, embastillé sur simple lettre de cachet. Cette lettre de cachet étant fondée sur deux lettres de dénonciation, celle d'un jésuite, et celle du bailli de son village, car le huron est le rival amoureux de son fils.
L'Ingénu va alors être embastillé avec Gordon, un Janséniste qui va l'instruire dans différents domaines, et cette cohabitation du chapitre 10 va le transformer de « brute en homme », tout comme elle pousse Gordon à changer lui aussi sous l'influence du jeune homme. La métamorphose de l'Ingénu par Gordon se vérifie plus précisément au chapitre 14, nommé « Progrès de l'esprit de l'Ingénu ». Ce texte révèle des progrès rapides de l'Ingénu car le héros possède deux vertus chères aux philosophes des Lumières : sa naïveté et son étonnement, ainsi qu'une absence totale de préjugés, d'où un regard lucide et critique de l'Ancien Régime, notamment sur la justice et les institutions politiques et religieuses. Ainsi le Huron passe progressivement de sa condition d'homme sauvage à celui d'homme civilisé et philosophe. (...)
[...] La métamorphose de l'Ingénu par Gordon se vérifie plus précisément au chapitre 14, nommé Progrès de l'esprit de l'Ingénu Ce texte révèle des progrès rapides de l'Ingénu car le héros possède deux vertus chères aux philosophes des Lumières : sa naïveté et son étonnement, ainsi qu'une absence totale de préjugés, d'où un regard lucide et critique de l'Ancien Régime, notamment sur la justice et les institutions politiques et religieuses. Ainsi le Huron passe progressivement de sa condition d'homme sauvage à celui d'homme civilisé et philosophe. [LECTURE] Nous observerons en premier lieu la critique religieuse, puis la critique politique qui sont faites ici par Voltaire, puis nous étudierons les éléments constitutifs de la métamorphose de l'Ingénu. I La critique religieuse. [...]
[...] Cette conception du salut est très pessimiste, et la doctrine janséniste affirme donc la toute puissance de Dieu. La douleur pour Gordon d'adhérer à cette grâce efficace se voit à travers la phrase j'ai consumé mes jours à raisonner sur la liberté de Dieu et du genre humain (l.34-35). A l'opposé des Jansénistes, les Jésuites affirment la liberté souveraine de l'homme, et ce jusqu'au dernier instant de sa vie, jusqu'à son salut. La grâce suffisante des jésuites est donc un terme plus généreux que celui de grâce efficace des jansénistes. [...]
[...] Gordon le janséniste s'est transformé en philosophe en renonçant aux préjugés, tandis que l'Ingénu est devenu un sauvage civilisé, qui réuni un double concept : l'homme sauvage cher à Rousseau et l'homme civilisé cher à Voltaire. [...]
[...] Cette condamnation sévère est rendue par le terme péjoratif de secte synonyme de fanatisme et d'intolérance, et se fait à partir d'une phrase à valeur de vérité générale. L'Ingénu semble plein de compassion pour les victimes de ce fanatisme. Mais cette compassion n'est pas exempte de reproches mais je vous plains d'être janséniste car, selon lui, c'est cautionner l'erreur et les querelles religieuse, et c'est se faire l'artisan de son propre malheur que d'affirmer sa foi. Or en rejetant la métaphysique on rejette l'erreur. Ceux qui se font persécuter pour ces vaines disputes de l'école me semblent peu sages dit le Huron lignes 40-41. [...]
[...] Le dialogue Philosophique. L'Ingénu. Voltaire ; Chapitre 14 Ce texte est extrait du chapitre 14 de L'Ingénu, un conte philosophique de Voltaire paru en 1767, publié anonymement et sous-titré Histoire vraie tirée du manuscrit du père Quesnel L'action se déroule sous le règne de Louis XIV, pendant une période comprise entre 1688 et 1689 durant laquelle se déroule l'histoire. Ainsi, sous couvert de critiquer le règne de Louis XIV, Voltaire juge et critique son propre siècle, c'est-à-dire le XVIIIème. Le héros est un jeune Huron, fraîchement débarqué du Canada, c'est-à-dire, du Nouveau Monde, en Basse-Bret, et est accueilli au chapitre par l'abbé de Kerkabon et sa sœur, dont il est le neveu. [...]
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