Le héros est "jeune" (1) et agile car il "s'élança d'un saut par-dessus la tête de ses compagnons" (2,3). Il a une tenue vestimentaire simple puisqu'il va "nu-tête et nu-jambes" (7) et porte des "petites sandales" (7,8) et "un petit pourpoint" (9).
Il est également exotique de par sa coiffure : un "chef orné de longs cheveux en tresses" (8) et un objet difficilement identifiable : une "espèce de bourse" (12) (...)
[...] Moral : Par un oxymore, l'écrivain nous dépeint l'Ingénu comme à la fois "martial" donc imposant mais "doux" donc sociable. Lorsque le prieur et sa sœur l'invitent à souper, il ne se fait "pas prier deux fois" (30,31). Il est instruit car "il parlait français fort intelligiblement" ce détail nous renseigne sur la très relative sauvagerie du personnage. Rappelons qu'au siècle, le français passe pour la langue universelle pour laquelle Voltaire a un parti pris. Le Huron semble également intelligent puisqu'il répond "toujours fort juste" (40). [...]
[...] Ingénu Voltaire incipit partie 2 chapitre 1 Le passage étudié s'étend de "il n'en fut pas de même" jusqu'à "toujours fort juste". Introduction: Voltaire est l'un des philosophes les plus actifs de son temps au point de devoir s'exiler pour éviter des poursuites. Son conte philosophique éponyme l'Ingénu publié anonymement en 1767 afin d'éviter la censure poursuit le double but de l'apologue: divertir le lecteur tout en le conduisant vers un propos moral et philosophique. En effet, Voltaire nous y raconte l'histoire d'un Huron confronté à la société française du XVII° siècle, personnage dont l'innocence non déformée par les préjugés lui confère un esprit philosophique inquiétant pour le pouvoir royal. [...]
[...] Il comprend la curiosité des autres à son égard puisqu'il ne se fait pas prier pour répondre aux nombreuses questions de Mlle de Kerkabon. C'est également une incarnation de la figure du philosophe dans la mesure où il conserve un esprit vierge, sans préjugés. Il suit une méthode fondée sur l'observation puis la raison. C'est pourquoi il "avait voulu voir comment les côtes de France étaient faites" (21,22). Voltaire oppose la simplicité du Huron à la complexité de la société française. Cet antagonisme transparaît également dans leur apparence physique, "ce grand garçon-là" s'opposant à "la courte et ronde demoiselle" (34). [...]
[...] Conclusion : La rencontre entre le Huron et les Kerkabon est décisive car on apprend à connaître le personnage principal à travers un portrait avantageux physiquement et moralement. Avec cette première relation, Voltaire en profite déjà pour critiquer une société française trop curieuse par opposition à un étranger qui; franc, simple et ouvert; représente un philosophe des Lumières. Ce passage sert de scène d'exposition puisqu'à la découverte de plusieurs personnages s'ajoute l'annonce de la satire. On peut rapprocher l'Ingénu du personnage Rica des Lettres Persanes de Montesquieu qui, à travers le regard d'un persan, a critiqué le fonctionnement de la société du XVIIIème siècle. [...]
[...] Cette soif fait suite à son étonnement qui transparaît dans l'hyperbole amusante, "tous ses petits yeux" (34,35) comme si elle en avait plus d'une paire. Sa grande surprise est soulignée par deux phrases exclamatives (36,37). Le Huron: un philosophe des Lumières Dès le début du passage le Huron "fit un signe de tête", ce qui marque sa non-appartenance à la culture française. Le fait qu'il ne respecte pas l'"usage" le marginalise d'office. Voltaire sous-entend qu'un seul type de salut est recevable, ce qui dénote d'un manque d'ouverture de la société alors que le Huron ne se soucie pas de l'étiquette. [...]
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