Voltaire aurait écrit ce conte dès 1759, en même temps que Candide. A cette époque, Voltaire est très connu et a une véritable cour autour de lui, cependant, il est dans une période de doute. En 1754 a lieu le tremblement de terre de Lisbonne qui a fait des milliers de morts. En 1756, commence en Europe la guerre de 7 ans. Toutes ces catastrophes prouvent que tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme l'affirment les philosophes métaphysiciens. Face à cette situation Voltaire se retire à Ferney en Suisse où il acquiert une grande propriété. Candide, l'Histoire d'un bon bramin sonnent la charge des combats menés par Voltaire.
Un petit conte qui présente plusieurs intérêts. C'est un des plus courts que Voltaire ait écrit. Il est moins orienté vers une démonstration philosophique au sens contestataire et critique du mot philosophique. Il s'agit d'une réflexion sur la vie, sur le bonheur proche des paraboles (texte court finissant par une morale). C'est Voltaire lui-même qui l'affirme à Madame du Deffand. Il va être lu dans tous les salons fréquentés par les philosophes. L'auteur y oppose deux personnages allégoriques : un bramin cultivé, riche, sage et une pauvre bigote, sotte, pauvre.
Nous verrons les caractéristiques du conte puis la réflexion philosophique.
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Voltaire veut rendre son conte agréable et use de la fiction orientale car c'est un thème à la mode à son époque, l'Orient intéresse tous les auteurs du XVIIIème siècle. Au XVIIème siècle Molière a écrit Le bourgeois gentilhomme pièce de théâtre où il lance la mode de l'Orient. Entre 1704 et 1717 il y a eu en France la traduction de l'oeuvre Les milles et une nuit qui se présente comme une série de petits contes merveilleux. Voltaire va situer ses premiers contes philosophiques Zadig, La princesse de Babylone. Il a été influencé par une autre oeuvre, en 1721, Montesquieu compose Les lettres persanes. Le XVIIIème siècle est une période de voyage, beaucoup de voyages en Orient, comme Tavernier et Chardin.
Dès la ligne 1 du conte : "je rencontrai dans mes voyages" il est présenté comme un voyage. On retrouve dans le conte l'Orient à travers le nom du personnage principal "bramin". Cela a une fonction à la fois religieuse et politique (...)
[...] Un vieux bramin et une vieille indienne. Ils sont aussi rapprochés par l'espace : ils habitent l'un près de l'autre. Il y a donc une invitation de la part de Voltaire à comparer ces deux personnages. L'un a une identité sociale, il est très savant et il est riche, fort sage, plein d'esprit. L'autre, la bigote, est imbécile et pauvre. Leurs occupations sont divergentes : le bramin est occupé à s'amuser et philosopher, ce sont donc des occupations agréables du corps et de l'esprit, quant à la bigote : elle n'avait jamais réfléchie. [...]
[...] Voltaire se sert de ces effets pour établir la critique de la religion chrétienne qui repose sur le dogme de la Sainte Trinité. L'orient permet à Voltaire d'introduire sa critique. Le deuxième personnage : la vieille bigote caractérisée comme une indienne (ligne est extrêmement croyante (ligne 47). Derrière l'eau du Gange se cache l'eau bénite pour les chrétiens. L'Orient fonctionne comme un stratagème au service de la dénonciation. L'Orient a plusieurs fonctions : plaire au lecteur et c'est un stratagème au service de la dénonciation religieuse et éviter la censure. [...]
[...] La parole du bramin engendre un certain nombre d'action du narrateur (fonction performative). La parole du bramin a une double fonction, elle est émotive et performative et il y a un bilan : je conçus que Même fonctionnement pour la rencontre de la vieille femme avec le bilan lignes 57-58. Pour le premier récit il n'y a pas de dialogue, c'est un monologue du bramin. Dans le deuxième récit, il n'y a pas de dialogue au discours indirect. Cette double utilisation du discours fait que le lecteur est frappé par le paradoxe. [...]
[...] Voltaire opère un renversement. C'est celui qui a tout pour être heureux qui est malheureux et celle qui n'a rien est heureuse : paradoxe. On a deux personnages schématiques et exemplaires, la vieille femme est le portrait en négatif du bramin. Un schéma narratif complexe Il est beaucoup plus flou que celui de la fable car il ne prétend pas déboucher sur une morale pais sur une réflexion philosophique. Tout ce conte repose sur une double narration avec une situation initiale (présentation des personnages), une action avec la plainte du bon bramin (ligne 9 à 38) et la situation finale : les conclusions (ligne 39). [...]
[...] Face à cette situation Voltaire se retire à Ferney en Suisse où il acquiert une grande propriété. Candide, l'Histoire d'un bon bramin sonnent la charge des combats menés par Voltaire. Un petit conte qui présente plusieurs intérêts. C'est un des plus courts que Voltaire ait écrit. Il est moins orienté vers une démonstration philosophique au sens contestataire et critique du mot philosophique. Il s'agit d'une réflexion sur la vie, sur le bonheur proche des paraboles (texte court finissant par une morale). C'est Voltaire lui-même qui l'affirme à Madame du Deffand. [...]
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