Commentaire entièrement rédigé (1750 mots) d'un extrait de "Guerre" du Dictionnaire philosophique (1764) écrit par Voltaire.
[...] et marche à la gloire Dès lors se met en place une mécanique implacable, un effet de boule de neige qui étend le conflit de proche en proche. Les autres princes semblent n'attendre que l'annonce d'une équipée pour y participer : il leur suffit d'en entend(re) parler pour s'y joindre. Puis le mal gagne des peuples éloignés qui eux aussi l'apprennent par ouï-dire et ne trouvent d'intérêt à la chose que dans les cinq à six sous par jour qu'ils peuvent y gagner. [...]
[...] Conclusion Voltaire a porté à son sommet l'art de conter tout en faisant réfléchir : à mesure que la guerre, par étapes, s'étend est prononcée la condamnation de son arbitraire, de sa malfaisance, de sa collusion avec la religion. Si les guerres des et XXI° siècle n'ont pas ressemblé, notamment dans leurs causes, à celles du XVII° siècle, la dénonciation de la guerre est restée un devoir de conscience pour les intellectuels. A la vois de Voltaire se sont jointes celles de bien d'autres penseurs, avant et après lui, ironiques comme la sienne ou indignées, rappelant que la grandeur de l'intellectuel est dans la dénonciation de l'ordre des choses, non dans son approbation. [...]
[...] VOLTAIRE Guerre Dictionnaire philosophique (1764) Texte étudié : Un généalogiste prouve à un prince qu'il descend en droite ligne d'un comte dont les parents avaient fait un pacte de famille, il y a trois ou quatre cents ans avec une maison dont la mémoire même ne subsiste plus. Cette maison avait des prétentions éloignées sur une province dont le dernier possesseur est mort d'apoplexie : le prince et son conseil concluent sans difficulté que cette province lui appartient de droit divin. [...]
[...] Qu'importe : un deux points et un ironique sans difficulté établissent le droit du prince. La province convoitée récrimine, dans un noble discours indirect et un rythme ternaire en cadence majeure ; qu'importe là encore : à nouveau un deux points, le prince ne veut rien entendre. II Amplification Une fois le droit du prince affirmé, et qualifié ironiquement d'«incontestable le recrutement des troupes est rondement mené, en quelques propositions riches en verbes d'action et de plus en plus courtes, donnant une impression d'accélération : il trouve un grand nombre d'hommes . [...]
[...] Nous sommes ici devant un article du Dictionnaire philosophique dont le fonctionnement est analogue ; ce que Voltaire à dire de la guerre, ce n'est pas de la raconter, c'est de la dénoncer. D'abord en ce qu'elle a arbitraire. Des prétentions éloignées à la suite d'un pacte très vague et très ancien sur une providence elle- même lointaine conduisent un prince ces guerres sont celles des monarchies à engager un conflit sanglant. La Bruyère (XVIIéme siècle) l'avant déjà noté : De tout temps les hommes, pour quelque morceaux de terre de plus ou de moins, sont convenus de [ ] se tuer, s'égorger les uns les autres La province en question à beau protester, au nom de ce qu'on appellera plus tard le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, que Voltaire défend ici, ces discours ne parviennent pas seulement aux oreilles du prince II Malfaisance Il ne s'agirait là que d'une vaine effervescence si l' »entreprise n'était pas, par nature, malfaisante. [...]
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