Voltaire, fiction historique, L'Ingénu, conte voltairien, théories newtoniennes, affaire Calas
Voltaire écrivait des contes pour traiter de manière ludique des problèmes philosophiques, des questions existentielles discutées par les penseurs de son époque. Candide, légèrement antérieur à l'Ingénu (1766), remet en question l'idée que l'on a de la Providence et de la toute-puissance divine, suite au tremblement de terre de Lisbonne. Dieu est-il aussi interventionniste que le clergé veut le faire croire ? Faut-il accorder toute sa foi en un Dieu qui ne semble pas se préoccuper des Hommes ? Telles sont les questions centrales de Candide, où Voltaire remet en cause la fois les croyances religieuses des hommes et les croyances philosophiques en l'ordre du monde. Le conte voltairien est une manière de traiter ces questions par la légèreté ; il cherche à y répondre sous une forme divertissante, faisant passer les questions de fond au second plan par le biais d'une histoire qui ne s'embarrasse pas de la vraisemblance.
[...] Voltaire s'amuse de l'étroitesse d'esprit de Mlle de Kerkabon. On peut donc se douter que Voltaire est contre les idées reçues sur les peuples non occidentaux et ridiculise les préjugés. Pourtant, lorsque le jeune Huron arrive sur le quai, le portrait qui en est fait est fait en fonction d'un autre préjugé. Il est beau, souple, robuste, agile, il obéit aux critères de représentation du sauvage et est de bonnes compositions, très sociable avec les Kerkabons. Il est vite familier avec eux et leur propose de son eau des Barbades (rhum) ; son passage par l'Angleterre ne l'a pas dégrossi et en a pris les coutumes, mais sa nature de huron reste bien présente puisqu'il ne tombe pas dans la vulgarité. [...]
[...] On ne sait rien sur l'identité du personnage, sur sa place dans la société dans laquelle il arrive, la société française du 18e. On ne connaît même pas son nom puisqu'il se fait appeler « l'Ingénu ». À l'époque, c'était une société de l'Ancien Régime (fin de la féodalité, fin 15e jusqu'à la Révolution française mais début de la République le 20 septembre 1992, l'Assemblée nationale constituante entre les c'est-à-dire avec 3 ordres, la noblesse, le clergé et le tiers état. [...]
[...] Il n'y a que la séduction de Mademoiselle de Saint Yves qui le fait changer d'avis. Il dit qu'il acceptera n'importe quel baptême pour elle. (Baptême de feu, de sang.) Contre l'Ingénu : L'ingénu fait scandale par sa nudité, par ses propos, ses citations, exactes, mais déplacées de la Bible. Puis il accepte d'aller dans l'église, mais pas pour la religion, pour les beaux yeux de Mlle de St Yves. Il va contre l'interprétation de la Bible, les mœurs, les conventions sociales. [...]
[...] Il sait raconter et est au centre de la discussion. Il sait charmer avec des mots étrangers en traduisant des mots en huron (le tabac, faire l'amour = faire la cour, et manger). La valeur des mots est augmentée, car le prieur, le missionnaire jésuite vérifient les mots dans La Grammaire huronne (un vrai livre que Voltaire possédait). Les bas bretons sont à la fois en train de se faire plaisir en écoutant un étranger, mais le plaisir n'est vraiment complet que s'ils vérifient les faits. [...]
[...] Dieu est-il aussi interventionniste que le clergé veut le faire croire ? Faut-il accorder toute sa foi en un Dieu qui ne semble pas se préoccuper des Hommes ? Telles sont les questions centrales de Candide, où Voltaire remet en cause la fois les croyances religieuses des hommes et les croyances philosophiques en l'ordre du monde. Le conte voltairien est une manière de traiter ces questions par la légèreté ; il cherche à y répondre sous une forme divertissante, faisant passer les questions de fond au second plan par le biais d'une histoire qui ne s'embarrasse pas de la vraisemblance. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture