Tentative de positionnement de Voltaire face à l'esclavage par les Contes en prose. Est-il pour ou contre l'abolition ? Nous allons tenter de le savoir par les contes et l'Essai sur les Moeurs.
[...] Remarquons que par cette réflexion, il s'oppose au nègre de Surinam qui semblait trouver normal les sévices dictés par le Code noir. Page 6 de l'Essai sur les Mœurs, tome I. Cet extrait se retrouve également en annexe, de même que ceux cités dans les deux notes suivantes. Page 379 de l'Essai sur les Mœurs, tome II. Page 380 de l'Essai sur les Mœurs, tome II. Dixit le nègre de Surinam, page 63 de Candide. Page 213 des Les Lettres d'Amabed. [...]
[...] Voltaire prônerait donc un adoucissement du traitement des Noirs. Ceci expliquerait peut-être pourquoi Voltaire ne dit presque rien du voyage. En effet, nous savons qu'il a été pénible et que le serviteur était mieux traité, mais nous ignorons le traitement exact de Zadig et de son serviteur. En n'en disant que ce qui semblerait logique aux esclavagistes (c'est à dire privilégier le plus habile), Voltaire ne rentre pas dans une polémique, à savoir comment traiter les esclaves. Il ne fait que recommander moins de brutalité. [...]
[...] Nous pouvons sentir ici une forte ironie. Pour conserver ses oreilles et son nez, il accepte l'esclavage. L'acceptation et la raison du héros paraissent ridicules. Du coup, le passage apparaît plus comique que dénonciateur. En même temps, Voltaire semble considérer l'esclavage comme un moindre mal par rapport à la perte des oreilles et du nez. Si le héros avait plutôt préféré les mutilations, l'esclavage serait plus fortement dénoncé. Dans Zadig, Voltaire montre que l'amitié maître esclave est possible car ils sont tous les deux des hommes. [...]
[...] Au début du chapitre Zadig est condamné à l'esclavage. Il est vendu et acheté avec son serviteur. Cela permet en même temps à Voltaire de comparer les deux personnages. Le serviteur étant plus habitué à travailler de ses mains, il se révèle meilleur esclave. Il est ainsi vendu plus cher et reçoit les privilèges du maître. Mais quand le héros montre son intelligence, il devient le préféré de Sétoc. Voltaire semble ainsi privilégier l'intellect. Il montre également que l'intelligence peut se cacher où nous ne l'attendons pas. [...]
[...] Voltaire en fait un instrument de ce constat impitoyable. Le pronom impersonnel on marque l'anonymat du système esclavagiste féroce. La phrase du nègre je me suis trouvé dans les deux cas est aussi symbolique de sa résignation : elle ne contient aucune intention de se plaindre. Nous pouvons également remarquer que l'esclave s'exprime en nous (et non en je Par ce choix, Voltaire étend cette situation à celle de tous les esclaves. Il universalise cette situation et, en même temps, le système esclavagiste. [...]
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