Nous verrons de quelle manière ce conte a pour but de dénoncer la guerre.
Le texte de Voltaire croise deux objets d'étude :
- Mouvement littéraire et culturel (texte du XVIIIe siècle sur le thème de la guerre),
- L'argumentation et ses effets (il s'agit ici d'un apologue qui vise à dénoncer).
Le texte est à étudier dans la perspective d'études : genres et registres. Il faut voir que l'article "Guerre" du Dictionnaire philosophique n'est pas un texte purement narratif mais un texte qui mêle l'argumentation à la narration (...)
[...] Introduction : - On pouvait amener l'article "Guerre" du Dictionnaire philosophique par un autre texte de Voltaire étudié (un conte comme Candide par exemple). - axes problématiques possibles : prise en compte de la double dimension narrative et argumentative du texte ; du conte à la dénonciation ; l'apologue. - Trois "parties" pour ce commentaire : I Un conte classique : Les marques d'une anecdote : Il s'agit d'un "prince" qui s'invente une lignée de renom : "il descend en droite ligne d'un comte". [...]
[...] Il s'agit ici de "se battre", les peuples sont répartis en "bandes" ou en "équipée". Tout se mesure en terme de gain : il s'agit de "gagner" la guerre comme on gagne un jeu. Le langage enfantin attire le soupçon du lecteur. La dérision de la guerre : la guerre est vue comme un jeu puéril : Il s'agit pour chaque prince d'être "de la partie". On ne sait même pas pourquoi on se bat. D'ailleurs qui sont les soldats ? [...]
[...] Leur seul but semble être "celui de faire tout le mal possible" (on peut référer à la critique de la philosophie de Leibniz : le "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles Voltaire dépasse l'écriture du conte narratif classique en écrivant un conte philosophique. Comme chacun sait un conte philosophique a une visée argumentative. Ici comme ce texte s'inscrit dans le Dictionnaire philosophique et se définit comme un article, le lecteur est invité à lire ce texte comme un apologue. III Un apologue : Rappel de la définition de l'apologue : Il s'agit d'une fable. Cet article a une visée d'enseignement. [...]
[...] Il revient au lecteur de saisir le message et de tirer un enseignement de ce petit conte qui vise à anéantir la tyrannie. Le ridicule poussé à l'extrême : Ces tyrans se disent religieux. En effet, ils récitent leur Te Deum sur leur champ de bataille. On relèvera là le champ lexical du religieux en soulignant que derrière se profile une critique du fanatisme religieux. Les princes prétendent que la "province leur appartient de droit divin". Or il n'en est rien. [...]
[...] L'ironie de l'écriture Voltairienne permet non seulement de comprendre le sens de l'apologue mais de percevoir tout l'humour que contient son style. Comment un meurtrier peut-il invoquer Dieu avant d'exterminer son prochain ? Ainsi, ce texte a un triple intérêt : l'argumentation se profile derrière la narration, l'écriture ironique de Voltaire permet d'entendre la voix de l'auteur voulant convaincre et persuader ; enfin, le but de Voltaire est d'inviter le lecteur par l'apologue à délibérer, à se faire une idée de la guerre et à réagir. [...]
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