Commentaire composé semi-rédigé du <em>Dialogue du chapon et de la poularde</em> de Voltaire.
[...] En effet, on retrouve divers moyens déployés par l'auteur pour dévaloriser les institutions religieuses, leurs hommes, leurs lois Tout d'abord, relevons une périphrase satirique à la ligne 68, où pour signifier une église, l'auteur écrit : une espèce de grange qui est près d['un] [ ] poulailler Ensuite, il ajoute : un homme qui parlait devant d'autres hommes qui ne parlait point pour décrire le déroulement d'une messe ; il s'agirait alors d'un prêtre ou un curé qui s'adresse à ces paroissiens. Toutefois, la formulation de la poularde (et donc de l'auteur) colle au prêtre une image de prétentieux, et au reste des hommes qui ne parlai[t] point celle d'idiots gobeurs dont on bourre le crâne de superstitions infâmantes. Le verbe s'écriait conjugué au prêtre accentue l'impression précédemment évoquée. [...]
[...] LE CHAPON Ce n'est pas la seule contradiction qui règne chez ces monstres, nos éternels ennemis. Il y a longtemps qu'on leur reproche qu'ils ne sont d'accord en rien. Ils ne font des lois que pour les violer et, ce qu'il y a de pis, c'est qu'ils les violent en conscience. Ils ont inventé cent subterfuges, cent sophismes pour justifier leurs transgressions. Ils ne se servent de la pensée que pour autoriser leurs injustices, et n'emploient les paroles que pour déguiser leurs pensées. [...]
[...] Ils dévorent des créatures dont une seule coûte souvent plus de la valeur de cent chapons : ils appellent cela jeûner, se mortifier. Enfin je ne crois pas qu'il soit possible d'imaginer une espèce plus ridicule à la fois et plus abominable, plus extravagante et plus sanguinaire. Analyse Sous la forme d'un dialogue, l'écrivain met en scène deux interlocuteurs polémistes qui lèvent le voile sur toutes les absurdités qui entourent le comportement des hommes entre eux, mais aussi avec les autres vivants avec qui ils partagent le globe. [...]
[...] Dans l'extrait que nous en allons étudier, l'auteur, Voltaire, démontre, dans un but moralisateur, l'absurdité de la conduite des hommes, de leurs traditions, et en profite, au passage, pour railler la religion et ce qui s'y rapporte. En premier lieu, nous analyserons les longues tirades et nous pourrons observer les moyens mis en œuvres par le philosophe pour révéler toute l'ineptie du genre humain, des institutions religieuses et de leurs lois. Ensuite, nous montrerons qu'à travers ce blâme, Voltaire veut surtout transmettre une leçon de morale. Texte étudié LA POULARDE Que la gourmandise a d'affreux préjugés ! [...]
[...] Il est impossible, quand ils nous ont coupé le cou, qu'il ne reste beaucoup de sang dans nos veines ; ce sang se mêle nécessairement à notre chair; ils désobéissent donc visiblement à Dieu en nous mangeant. De plus, n'est-ce pas un sacrilège de tuer et de dévorer des gens avec qui Dieu a fait un pacte ? Ce serait un étrange traité que celui dont la seule clause serait de nous livrer à la mort. Ou notre créateur n'a point fait de pacte avec nous, ou c'est un crime de nous tuer et de nous faire cuire, il n'y a pas de milieu. [...]
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