Commentaire de l'incipit de <em>Candide ou l'optimisme</em> de Voltaire. L'étude montre que Voltaire reprend des éléments du conte traditionnel en les détournant ce genre pour faire la satire de la société et de l'optimisme.
[...] Candide, enfin, qui donne son titre à l'œuvre, n'a pas d'état civil ; son surnom lui vient directement de son caractère, car il a l'esprit le plus simple ; par le superlatif, Voltaire insiste sur le fait qu'il crée un personnage non réaliste, car il n'y a pas de place pour la nuance. Voltaire met donc en place dans l'incipit de Candide un univers de conte, qui sera apparenté par la suite à un paradis originel. Très vite cependant, le lecteur est invité à une lecture moins passive que celle du conte merveilleux. L'auteur glisse au fil du texte de nombreux indices d'une satire sociale rendue comique par les procédés d'exagération. II. [...]
[...] Il est d'ailleurs le seul personnage dont les propos sont rapportés dans ce passage. La perversion du discours Afin de rendre la satire plus saisissante encore, Voltaire utilise le discours direct et nous fait entendre les raisonnements de Pangloss. Celui- ci utilise des connecteurs logiques car, aussi ce qui donne à son discours une apparence de cohérence, mais ses exemples, que Voltaire s'amuse à compiler, relèvent de l'absurde. Selon lui, les nez ont été faits pour les lunettes, les jambes pour les chausses : Pangloss inverse les relations de causalité. [...]
[...] La satire sociale La satire de l'ordre social Voltaire est ironique dans sa présentation des personnages. Ceux-ci ne sont pas vraiment présentés par ordre d'importance dans le récit, puisque si Candide est bien le personnage principal, Pangloss, qui joue un rôle important, ne serait-ce que par ses théories, est relégué à la fin ; dans la présentation de la famille, la fille est citée avant le garçon. L'auteur joue donc sur un ordre des choses qui se veut immuable, en le déstabilisant de l'intérieur. [...]
[...] L'incipit de Candide présente donc au lecteur un univers de conte, avec son château et ses personnages fantaisistes. Mais derrière le caractère apparemment léger de ce que Voltaire appelait une coïonnerie se cache une satire virulente de la société et de tout un système philosophique qui justifie le mal sur terre. Le conte de Voltaire vise à dénoncer cette doctrine du meilleur des mondes possibles grâce au personnage de Pangloss, mais aussi par les aventures que vit Candide, une fois chassé du plus beau des châteaux qui le confrontent au mal sous toutes ses formes. [...]
[...] L'explication est cependant rapidement donnée : il serait un enfant illégitime, neveu du baron. La sœur du baron aurait refusé un mariage jugé déshonorant, car le futur n'avait que soixante et onze quartiers ; la formule fait allusion aux quartiers de noblesse dont un aristocrate pouvait se prévaloir selon le nombre d'ascendants nobles authentifiés : celui donné par le bon et honnête gentilhomme était plus que convenable, l'auteur ironise donc sur l'intransigeance de la noblesse et les prétentions de cette famille. [...]
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