Commentaire composé sur le chapitre 6 de Candide de Voltaire. Le texte se situe dans la première partie du roman, au moment ou Candide vit des expériences cruelles qui remettent en question son optimisme aveugle.
[...] Il déteste en effet toute forme de persécution et cette page s'inscrit dans le combat incessant qu'il a mené contre le fanatisme religieux. Le ton cependant teste toujours, comme dans la première partie du roman, celui de la gaieté macabre. Il montre avec allégresse un travestissement qui fait sourire par son grotesque et ses déformations exagérées, mais qui gagne ainsi plus sûrement l'adhésion du lecteur. Dans l'économie du roman, cette page apporte une nouvelle preuve de l'omniprésence du mal et un démenti supplémentaire à l'optimisme forcené que professe Pangloss. [...]
[...] II) Les objectifs Voltaire insiste d'abord sur l'absurdité de cette cérémonie religieuse. Elle apparaît comme un acte de superstition qui s'appuie sur une raison aberrante : le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler On retrouve le même illogisme à l'occasion de l'arrestation du Biscayen (originaire de la province basque de Biscaye, au nord de l'Espagne) : On avait en conséquence saisi un Biscayen Une fois encore est mis en évidence un faux rapport logique, car il n'existe aucun lien de cause à conséquence entre un tremblement de terre et l'arrestation d'un Biscayen. [...]
[...] Tout deux prennent le bateau, mais ils font naufrage et débarquent à Lisbonne ou, après avoir un terrible tremblement de terre, il sont condamnés par le tribunal de l'inquisition pour avoir tenu des propos hérétiques (l'inquisition était un organisme judiciaire de l'église chargé de réprimer l'hérésie, c'est-à-dire toute forme de doctrine ou d'opinion contraire au catholicisme). L'université de Coïmbre, petite ville de Portugal, décide alors, pour remédier aux tremblements de terre, d'organiser un auto-da-fé (cérémonie solennelle ou l'on exécutait les hérétiques condamnés par l'inquisition). Dans ce passage, Voltaire attaque donc violemment l'inquisition. Nous étudierons son combat sous trois aspects : la mise en scène, les objectifs, les armes. [...]
[...] Tout le second paragraphe est lui aussi à prendre en un sens ironique. Voltaire fait mine de justifier l'auto-da-fé par la précision des détails qu'il apporte : motifs des peines, signification des costumes, étapes de la cérémonie. Dans cette optique, nous l'avons vu, la prison se métamorphose plaisamment en appartements d'une extrême fraîcheur, dans lesquels on n'était jamais incommodé du soleil Voltaire s'amuse à le désigner par une périphrase (figure de style qui consiste à exprimer en plusieurs mots ce qu'on pourrait exprimer en un seul), et par une énigme que le lecteur complice prend plaisir à deviner. [...]
[...] Peu à peu, en effet, Candide commence à remettre en question les leçons de son maître. Dans le paragraphe qui suit notre texte, il s'écriera : Si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ? [...]
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