Etude complète et approfondie du conte philosophique Candide ou l'optimisme de Voltaire datant de 1758, qui est aussi bien destiné à un élève préparant le Bac français qu'à une personne désirant approfondir ses connaissances sur l'oeuvre ou mieux la comprendre. Elle est constituée d'une biographie de Voltaire et d'une analyse de l'oeuvre en plusieurs points.
[...] Ce jeu de masque qui permet à Voltaire d'échapper à la censure ne trompe pourtant personne. Le titre o le titre associe le nom du personnage à une notion abstraite ; l'auteur révèle ainsi son intention d'écrire un conte dont le but est d'exposer une vision du monde ; la critique de l'optimisme est le principal but du récit ; chacune des aventures du héros tend à invalider la philosophie providentialiste de Leibniz ; souvent un épisode s'achève par une réflexion de Candide sur la théorie de Pangloss, qui donne son unité au conte. [...]
[...] Candide la retrouve au chapitre 24 et elle lui raconte comment elle est devenue prostituée. Ainsi, ces trois figures féminines, qu'elles soient nobles ou roturières connaissent-elles le même destin et sont les victimes des hommes o la famille Thunder-Ten-Tronckh : nom aux sonorités allemandes (gutturales et dentales), ridicules mais aussi hostiles qui suggère bien la vanité prétentieuse de cette noblesse rigide, fortement hiérarchisée, (cf. premier chapitre) et pourtant décadente ; leur bêtise est encore plus raillée au cours du conte quand le jeune baron refuse par deux fois de donner sa soeur en mariage à Candide (surtout à la fin quand elle est enlaidie, déshonorée) qui leur a sauvé la vie à tous les deux. [...]
[...] chap.8, l'histoire de Cunégonde) les inégalités sociales : la noblesse imbue de ses privilèges écrase les pauvres, les médecins ne soignent que les nantis (chap.22), la justice, elle-même est corrompue (chap.22) la cupidité : vols, friponneries et tromperies abondent dans le conte (Candide devenu riche se fait voler tout ce qu'il a ; les personnages qu'il rencontre sont le plus souvent intéressés, le matelot du chap ne pense qu'au profit qu'il peut tirer du pillage après le tremblement de terre, la vieille est vendue comme esclave par celui-là même en qui elle avait confiance ) l'esclavage : en 1685, les Français instaurent le Code noir dans leurs colonies qui assimile les esclaves à des biens meubles et fixait l'échelle des punitions (cf.chap.19) o la maladie : Pangloss est défiguré par la vérole (syphilis) ; cette maladie est un fléau pandémique. Il symbolise l'extension inexorable du mal, issu pourtant du désir et de l'amour. La vérole venue d'Amérique s'étend en Europe, puis va gagner la Turquie, l'Inde et la Chine. [...]
[...] Toutes ses illusions vont de dissiper, et notamment l'illusion amoureuse, mais sa sensibilité, son jugement assez droit lui permettront de se forger un art de vivre dépourvu d'amertume. Il est le seul personnage qui évolue tout au long du conte o Pangloss : en grec, le nom signifie tout en langue et reflète son bavardage incessant et inutile ; philosophe allemand (caricature de Leibniz), il professe un optimisme béat ; son entêtement le rend ridicule mais ses malheurs le rendent humain, jusqu'à son libertinage qui lui fait attraper la vérole (syphilis) ; il est malmené tout au long de l'histoire ( syphilis, pendu lors de l'autodafé, découpé par un chirurgien, bastonné, galérien) mais cette accumulations de souffrances le laissent imperturbable et il ressasse que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ; il fait penser aussi aux ridicules docteurs amoureux de la commedia dell'arte ou aux pédants ridicules de Molière (Trissotin) o Cacambo : valet engagé par Candide à Cadix, qui devient progressivement le guide et le compagnon de son maître. [...]
[...] Comme Candide, c'est un déraciné (son métissage fait écho à la bâtardise de Candide), il cherche aussi le bonheur mais fait preuve de beaucoup plus de clairvoyance, probablement parce que très tôt, il a dû faire face à l'adversité. o Cunégonde : fille du baron ; elle a dix-sept ans au début du conte ; c'est le type même de l'ingénue libertine chère au XVIIIème siècle (on pense à Manon Lescaut ou à Cécile de Volanges des Liaisons dangereuses, 1782). Bien en chair, très sensuelle, elle s'accommode volontiers d'une vie de femme galante. [...]
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