La guerre est, dans un premier temps, décrite comme un spectacle.
Le côté visuel de la guerre est ainsi qualifié par des adjectifs mélioratifs ("beau", "leste", "puissant") précédés d'adverbes d'intensité ("si"), le tout selon une progression crescendo du nombre de syllabes ("si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné"), ce qui, de même que l'utilisation du superlatif absolu "rien n'était si ... que ...", traduit l'émerveillement et l'enthousiasme de Candide (...)
[...] Enfin la description du massacre de la population civile évoque le registre pathétique, ayant pour but d'émouvoir le lecteur 3 Les cibles Au travers de la satire de la guerre, cet extrait s'attaque particulièrement à l'optimisme leibnizien, aux philosophes et leurs idées dogmatiques qui peuvent justifier les plus grandes horreurs, à l'idéologie aristocratique qui considérait l'héroïsme guerrier comme l'apanage de la noblesse, ainsi qu'à la religion qui se rend complice de l'infamie. Conclusion : Candide est un conte philosophique qui dénonce la barbarie de la guerre et la philosophie leibnizienne comme une ineptie. Candide est ici l'archétype de l'anti-héros ; il incarne la naïveté, la crédulité a l'égard de la thèse de Leibniz. Ce conte initiatique compare les préjugés aux faits réels pour une prise de conscience efficace . [...]
[...] Commentaire de texte Voltaire : Candide à la guerre : Extrait : Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. [...]
[...] Ses provisions lui manquèrent quand il fut en Hollande ; mais ayant entendu dire que tout le monde était riche dans ce pays-là, et qu'on y était chrétien, il ne douta pas qu'on ne le traitât aussi bien qu'il l'avait été dans le château de monsieur le baron avant qu'il en eût été chassé pour les beaux yeux de Mlle Cunégonde. Introduction : Ce texte est extrait du chapitre 3 du conte de Candide publié en 1759. Voltaire a alors 65 ans et vit près de Genève ; il vient de ressentir vivement plusieurs catastrophes : le tremblement de terre à Lisbonne et la guerre en Allemagne (pays dans lequel il a longtemps séjourné). [...]
[...] C'est donc par ce conte, Candide qu'il démonte la philosophie de Leibniz. Après avoir été chassé du paradis de Thunder-Ten-Tronck, Candide est enrôlé dans l'armée bulgare ; au début du chapitre 3 il assiste à une bataille à laquelle il ne comprend rien. Problématique : Comment la polémique philosophique se manifeste-t-elle sous la critique de la guerre ? Composition : Ce texte est composé de trois paragraphes : - Premier paragraphe : le beau spectacle qu'est la guerre - Deuxième paragraphe : le massacre de la guerre - Troisième paragraphe : la désertion de Candide La guerre : un théâtre 1 Le spectacle de la guerre La guerre est, dans un premier temps, décrite comme un spectacle. [...]
[...] Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants, et gagna d'abord un village voisin ; il était en cendres : c'était un village abare que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public. Ici des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs femmes égorgées, qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes ; là des filles éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros rendaient les derniers soupirs ; d'autres, à demi brûlées, criaient qu'on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés. [...]
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