La guerre est valorisée tout d'abord parce qu'aux yeux de Candide elle est présentée comme un spectacle parfait :
- Harmonie visuelle : "rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné" (l1) : 4 adjectifs valorisants renforcés par "si" = spectacle supérieur à tous les autres. Ce spectacle guerrier est décrit pas Voltaire grâce à un effet de zoom : Voltaire mentionne d'abord les armes qui tuent à grande distance : "canons" (l3), les armes qui tuent à moyenne distance : "mousqueterie" (l5) puis les armes du corps à corps : "baïonnettes" (l7).
Tout est parfaitement prévu, organisé comme dans un spectacle où entrent en jeux différents acteurs (...)
[...] Les cibles de Voltaire sont plus nombreuses dans cet extrait que l'on peut le croire: biensur il attaque la guerre mais il règle aussi des comptes avec des ennemis comme Frederic II de Prusse ou Leibniz. [...]
[...] ordonné Que les 2 armées" La prase est construite sur la répétition d'un son destiné à imiter la parfaite organisation des deux armées Le début du texte avec le parallélisme de construction en repose sur une graduation ascendante de syllabes. Le rythme s'amplifie donnant l'impression que c'est de mieux en mieux, de plus en plus parfait. -Harmonie auditive: Candide de plus à l'impression d'assister à un concert, d'être au milieu d'un orchestre: énumération d'instruments de musique: "trompettes","fifres","haubois","tambours". Variés: soit à percussion "tambours" et à vent, comme dans un orchestre. Le texte repose aussi sur des allitérations& des assonnances qui lui donnent un caractère musical. L1: allitération en "beau" "brillant" "bien ordonné" renvoient à des coups de tambours. [...]
[...] Dès qu'il s'écarte du champ de bataille, Candide est bien obligé de voir la réalité; il est impossible d'échapper au massacre. Une violence horrible et omniprésente: La guerre repose sur une violence extrême et très variée: Une violence matérielle avec la destruction des villages: "en cendre" "brulé": pléonasme pour insister sur la destruction totale. "ruines". Multiplication de détails anatomiques horribles: "mamelles sanglantes" "filles éventrées" "bras et jambes coupées" "membres palpitants" Actions meurtrières décrites de façon réaliste et répétitive: "des tas de morts et de mourrants" (l14-15) "criblés de coups" (l17) "femmes égorgées" (l19) "filles éventrées" (l20) Il est donc logique que le mot "mort" revienne souvent dans l'extrait comme une sorte de refrain (l7,14,18,22). [...]
[...] En fait Candide est pour l'instant très influencé par l'enseignement de Panglos (chap et il reprend le vocabulaire de son maître pour expliquer, justifier la guerre. La guerre contribue au bien de l'humanité car elle permet en débarassant la Terre des coquins d'aller vers "le meilleur des mondes". Ici Voltaire ne fait que reprendre la théorie de Leibniz, modèle de Panglos, selon lequel il existe une "harmonie préétablie", Voltaire a même reprit la notion d'harmonie pour bien montrer qu'il se réfère ici à la philosophie de Panglos/Leibniz qui justifie la guerre. Cette vision e la guerre, même si elle est solidmeent argumentée, est assez surprenante. [...]
[...] Au contraire, Voltaire oppose la vision de la guerre de son personnage Candide et la sienne pour nous faire comprendre que Candide est victime d'illusion. Ce texte est donc bien contre la guerre mais Voltaire a d'autres cibles dans cet extrait. III. Les autres cibles de Voltaire: Une critique cachée de Frédéric II (et de la Prusse): Dans cet extrait il y a une incohérence géographique: Chapitre Allemagne, Westphalie (Ouest) Le lendemain, Chapitre 2 ligne6: Candide est enrôlé dans l'armée Bulgare = Bulgarie. [...]
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