Dans Candide, Voltaire met en scène un héros dont le nom révèle la naïveté et l'inexpérience.
Ne connaissant que l'enseignement de son maître Pangloss, philosophe optimiste pour qui « tout est bien », le jeune homme découvre avec étonnement le monde et ses calamités, qu'elles soient naturelles ou humaines, il apprend ainsi, à ses dépens et douloureusement, que les hommes ne sont pas dirigés par une providence bienveillante et que tout n'est pas « pour le mieux » (...)
[...] Le refus des horreurs : la présentation réaliste des horreurs de la guerre, avec le développement très dense du champ lexical de la destruction, est une dénonciation violente de l'envers du tableau héroïque. En insistant sur les victimes (les soldats et les populations civiles), sur les traitements qu'elles subissent (violence, massacres), sur l'arbitraire d'une violence légitimée, voltaire explicite la notion de boucherie Dans l'oxymore boucherie héroïque l'héroïsme n'est que l'apparence justificative tandis que la boucherie constitue la réalité. Les mésaventures de Candide permettent à Voltaire de s'opposer aux théories optimistes des philosophes allemands (Leibniz notamment). [...]
[...] A la beauté visuelle s'ajoute celle des sons, comme le soulignent le mot harmonie et une deuxième énumération, d'instruments cette fois, évoquant un concert : trompette fifres hautbois tambours L'ensemble à un tableau glorieux : c'est ce que suggère l'adjectif héroïque L'importance de l'ordre Déjà mise en relief par l'adjectif ordonné et par la référence au concert harmonieux, la notion d' ordre s'exprime dans la structure du récit. Les indications temporelles d'abord ensuite enfin soulignent une progression organisée. Des notions spatiales comme de chaque côté suggèrent une organisation d'ensemble. Le souci d'organisation se retrouve dans les indications chiffrées : plusieurs chiffres sont ensuite totalisés : six mille neuf à dix mille millier trentaine de mille Les justifications Elles se révèlent à travers quelques expressions caractéristiques de la logique de Pangloss, le maître à penser de Candide. [...]
[...] Les termes qui le composent sont très nombreux, désignant les victimes, les actes, les résultats : cendres brûlé mourir égorgées sanglantes éventrées coupés La fin du texte comporte une forte concentration de termes aux sonorités parfois proches qui créent un effet d'écho obsessionnel (reprise du son é) Le réalisme de la description vient de l'accumulation de détails anatomiques, que le narrateur énumère avec une apparente absence d'émotion mamelles éventrées cervelles répandues bras et jambes coupés On peut alors s'interroger sur cette présentation de la guerre et sur son efficacité La force dénonciatrice de cette double vision La double vision de la guerre élogieuse d'abord puis très négative, pose un problème au lecteur : quels sont les objectifs de Voltaire ? Quelle est la raison de cette juxtaposition ? La dénonciation de l'illusion du tout va bien La vision élogieuse rappelle que Candide est nourri des enseignements naïfs de Pangloss, pour qui tout est bien La reprise des expressions représentatives de l'idéologie et de l'enseignement de Pangloss meilleur des mondes raison suffisante souligne que tout ce que voit et pense Candide est faussé par cet optimisme. [...]
[...] Ce choix n'empêche par Voltaire de donner progressivement une image différente, beaucoup moins idéalisée, celle de la boucherie héroïque L'expression des horreurs de la guerre Le tableau harmonieusement esthétique des premières lignes se transforme en vision d'horreur Des indices inquiétants Trois termes ont une situation privilégiée parce qu'ils sont inattendus en fin de phrase : le mot armées qui clôt la première phrase, constitue une chute originale après le tableau élogieux du début et le choix de l'adjectif leste Il en est de même du mot canons qui termine l'énumération des instruments de musique et du mot enfer qui connote le feu, la violence et le châtiment. Le rapprochement des trois termes fait apparaître la guerre sous une forme nettement moins élogieuse Une arithmétique inhumaine Dans le récit de la bataille se trouve mis en relief le nombre des victimes. Trois indications approximatives, qui conduisent à un total, lui aussi approximatif. [...]
[...] Texte 2 Chapitre 3 : Comment Candide se sauva d'entre les Bulgares, et ce qu'il devint Dans Candide, Voltaire met en scène un héros dont le nom révèle la naïveté et l'inexpérience. Ne connaissant que l'enseignement de son maître Pangloss, philosophe optimiste pour qui tout est bien le jeune homme découvre avec étonnement le monde et ses calamités, qu'elles soient naturelles ou humaines, il apprend ainsi, à ses dépens et douloureusement, que les hommes ne sont pas dirigés par une providence bienveillante et que tout n'est pas pour le mieux Dans le chapitre III, Candide, enrôlé malgré lui par des recruteurs bulgares, fait l'expérience de la guerre. [...]
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