- Tout ce qui touche à la décision d'organisation de la cérémonie est présentée de manière apparemment élogieuse, avec une instance particulièrement admirative sur ce qui précisément ne mérite aucune admiration. On peut ainsi remarquer l'insistance sur la sagesse et le savoir ("les sages", "moyen plus efficace", "université de Coimbre", "il était décidé", "secret infaillible") (...)
[...] La découverte de l'arbitraire religieux et l'absurdité destructrice des superstitions doivent conduire Candide vers le doute. Candide s'interroge sur l'absence de relation de cause à effet dans ce qui lui arrive. Alors, ce chapitre 6 est important sur plusieurs plans : l'histoire elle-même, son contexte ; Voltaire prend le conte comme le support d'une double dénonciation, celle de l'intolérance et celle de la superstition qui s'inscrivent dans le combat philosophique et prenne tout leur sens et leur poids dans la bataille du 18ème siècle, pour les Droits de l'Homme, pour la tolérance et la raison. [...]
[...] Cette façon de procéder relève du processus de détournement : il consiste à valoriser ce qui est en réalité horrible en attirant l'attention sur ce qui n'est pas l'essentiel mais l'essentiel est également donné ("furent brûlés, fut pendus"). Enfin, l'ironie passe par la rupture des lignes. En effet, sur un ton très détaché, et comme en passant, avec beaucoup de désinvolture, Voltaire rappelle que tout le cérémonial n'a servi à rien même jour, la terre trembla de nouveau". L'ironie Voltairienne correspond tout à fait à la définition qui la présente comme l'affirmation du contraire de ce que l'on veut faire entendre. Il est donc utile de se demander ce que Voltaire veut faire ici comprendre. II. [...]
[...] Nous comprenons vite les objectifs de Voltaire qui sont la lutte contre l'intolérance, la dénonciation de la superstition et la dénonciation de l'optimisme. Un autodafé est une cérémonie ou l'on brûlait les hérétiques (qui ne sont pas dans l'orthodoxie hérétique). L'inquisition est un tribunal religieux ou l'on proclamait les autodafés. I. La Tonalité Ironique Tout ce qui touche à la décision d'organisation de la cérémonie est présentée de manière apparemment élogieuse, avec une instance particulièrement admirative sur ce qui précisément ne mérite aucune admiration. [...]
[...] Il dénonce par là l'amalgame entre science et croyance, comme l'avait fait avant lui Bayle et Fontenelle. Dans le même ordre d'idée, on peut citer le rapprochement entre les termes "spectacles", "brûler à petit feu", "secret infaillible" et "tremblé". Il n'y a rien de logique et la démarche mise en relief relève de l'application de superstition. La critique menée ici s'inscrit tout à fait dans le combat philosophique de la superstition et des préjugés. La dénonciation de l'intolérance porte sur la relation incohérente établie entre la cérémonie et sa raison officielle (1er paragraphe et liaison "logique" de "en conséquence"). [...]
[...] Les quatre raisons données ne sont pas acceptables mais s'intègrent dans un système de relation de cause à effets : après avoir épousé sa commère, avoir arraché le lard d'un poulet, avoir parlé et avoir écouté, sont présentés comme des raisons suffisantes pour condamner à mort les 5 victimes. Comme dans le chapitre consacré à la guerre, Voltaire utilise ici un procédé de décalage ironique propre à attirer l'attention du lecteur. L'autodafé qui est une exécution est présentée sur le mode du spectacle. On peut relever l'utilisation d'un champs lexical d'esthétique : "bel autodafé", "spectacle", "grande cérémonie", "belle musique", "cadence". [...]
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