Commentaire composé semi-rédigé de l'article Guerre de Voltaire extrait du "Dictionnaire philosophique".
[...] Cette maison avait des prétentions éloignées sur une province dont le dernier possesseur est mort d'apoplexie : le prince et son conseil concluent sans difficulté que cette province lui appartient de droit divin. Cette province, qui est à quelques centaines de lieues de lui, a beau protester qu'elle ne le connaît pas, qu'elle n'a nulle envie d'être gouvernée par lui ; que, pour donner des lois aux gens, il faut au moins avoir leur consentement : ces discours ne parviennent pas seulement aux oreilles du prince, dont le droit est incontestable. [...]
[...] En1764, Voltaire préfère aux lourds volumes de l'Encyclopédie le format du Dictionnaire philosophique portatif, une arme plus adaptée aux besoins du lecteur pressé. L'article Guerre qui s'inscrit dans le combat des Lumières, à la fois par les moyens très personnels utilisés par Voltaire pour convaincre son lecteur et par les cibles de ses attaques. C'est un vrai conte philosophique qui n'est pas sans rappeler le chapitre 3 de Candide et où derrière la fantaisie du récit, l'humour et l'ironie, le lecteur n'aura pas de peine à comprendre les condamnations du philosophe des Lumières. [...]
[...] Il se trouve à la fois cinq ou six puissances belligérantes, tantôt trois contre trois, tantôt deux contre quatre, tantôt une contre cinq, se détestant toutes également les unes les autres, s'unissant et s'attaquant tour à tour ; toutes d'accord en seul point, celui de faire tout le mal possible. Le merveilleux de cette entreprise infernale, c'est que chaque chef des meurtriers fait bénir ses drapeaux et invoque Dieu solennellement avant d'aller exterminer son prochain. Etude I. La fantaisie et l'ironie d'un conte philosophique A. [...]
[...] La responsabilité de l'Eglise Voltaire, l'anticlérical, enrage de voir que l'Eglise, avec ses prêtres et ses moines, cautionne, voire encourage ces guerres scandaleuses, à grand renfort de bénédictions de drapeaux et de messes de Te Deum. Elle devrait au contraire faire entendre un message de paix et de tolérance ; paradoxalement, c'est Voltaire, le philosophe déiste peut-être même athée- qui rappelle aux belligérants »les valeurs chrétiennes essentielles : comment peut-on exterminer son prochain ? D. C'est l'homme, ce barbare, qu'il faut éduquer . [...]
[...] Les éléments obligés d'un conte Cette ouverture de l'article Guerre peut se lire au premier degré comme un conte. Tout commence, comme Candide, dans la fine fleur de l'aristocratie parmi princes et comte Les héros, les lieux, l'époque ne sont guère précisés . un généalogiste un prince une maison une province ) : un titre mais pas de nom ! il ne serait pourtant pas difficile, au hasard des livres d'histoire, de lui trouver de proches parents bien réels L'action ne démarre pas immédiatement, le temps fort bref pour le Prince de se laisser facilement convaincre par un généalogiste et de solliciter l'avis complaisant du conseil sans écouter les principaux intéressés, les habitants de cette province que le Prince s'apprête à annexer. [...]
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