Le monde de Zazie dans le métro, c'est-à-dire Paris pendant deux jours et trois nuits ne nous est pas livré par Queneau de façon limpide : on se rend vite compte que le contexte de l'histoire ne correspond pas aux règles qui régissent la réalité. En effet, Queneau sème dans son roman une succession d'ambiguïtés et d'étrangetés qui n'existent pas dans le monde réel ; contrairement à ce dernier, le monde de Queneau peut afficher six heures soixante à la pendule (chapitre 1), il peut faire passer en l'espace d'une ligne Pédro-surplus du bas des escaliers après s'être fait mettre dehors par Gabriel, au zinc du bistro en train de commander quelque chose, et cela sans étapes intermédiaires. Si Queneau malmène ainsi dans son roman la réalité de sa ville à son époque, c'est pour nous dire quelque chose ; en transgressant ainsi les codes du roman traditionnel, Queneau veut parler à son époque, de son époque.
[...] Ainsi si dans le futur il y a des métros partout , on peut le voir à travers le prisme de la psychanalyse comme une vision du futur où le progrès est une figure maternelle et éducative pour la population. Mis en parallèle avec la naïveté de la population face aux médias, Queneau nous montre le danger potentiel du progrès, sans pour autant s'y opposer. On peut dire qu'il nous dévoile une vision non pas pessimiste, mais dubitative du monde. [...]
[...] Les personnages dans Zazie dans le métro ne sont jamais dans l'expression du désespoir, il n'y a pas de registre pathétique chez Queneau. Au contraire, les personnages respirent le bonheur de vivre et se distinguent notamment dans la franchise qu'ils ont les uns envers les autres : au chapitre 13 Gabriel traite Mado petite-pieds de ''fleur de navet pour lui demander un service, il n'y a à aucun moment des échanges faits par intérêt, par ruse ou par stratégie. Les personnages sont décrits dans leur simplicité et ne donnent pas à l'œuvre une esthétique pessimiste. [...]
[...] On peut dire donc que Queneau n'est pas pessimiste en ce qui concerne sa société présente qui vit dans le bonheur, par contre il est plus pessimiste et dubitatif en ce qui concerne la naïveté des Français pour le futur. [...]
[...] Dans l'ensemble Queneau est conscient d'être dans un tournant historique en ce qui concerne les habitudes et les façons de penser. L'œuvre est marquée par de nombreuses références à son présent : l'heure où (Chapitre jeunesse d'aujourd'hui'' (chapitre ou dans le chapitre 9 trouscaillon déclarent que ''les mots n'ont plus le même sens qu'avant''. L'œuvre fait ainsi une forme de compte-rendu de ce qu'est l'époque, et Queneau pointe du doigt la naïveté de la population par rapport à cette époque. [...]
[...] Pensez-vous que la vision de l'Homme et du monde que propose Queneau dans Zazie est optimiste ou pessimiste ? Le monde de Zazie dans le métro, c'est-à-dire Paris pendant deux jours et trois nuits ne nous est pas livré par Queneau de façon limpide : on se rend vite compte que le contexte de l'histoire ne correspond pas aux règles qui régissent la réalité. En effet, Queneau sème dans son roman une succession d'ambiguïtés et d'étrangetés qui n'existent pas dans le monde réel ; contrairement à ce dernier, le monde de Queneau peut afficher six heures soixante à la pendule (chapitre il peut faire passer en l'espace d'une ligne Pédro-surplus du bas des escaliers après s'être fait mettre dehors par Gabriel, au zing du bistro en train de commander quelque chose, et cela, sans étapes intermédiaires. [...]
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