En 1861, Baudelaire publie la deuxième édition de son recueil Les Fleurs du Mal, dans lequel il regroupe ses poèmes dans différentes sections. « Le Vin » est la deuxième section du recueil; elle est représentée comme un moyen d'échapper à la section « Spleen » qui est la première section des Fleurs du Mal. « Le Vin des chiffonniers » est un poème de Baudelaire appartenant à la section « Le Vin ».
Dans ce poème, l'auteur nous présente que le vin est un moyen pour les misérables de s'échapper au spleen. Mais en quoi ce vin est-il un échappatoire pour la condition misérable des chiffonniers ?
[...] En effet, on constate des énumérations de termes au pluriel aux vers vingt et vingt-trois : Les bannières, les fleurs et les arcs triomphaux Ces termes sont donc mis en valeur grâce aux énumérations qui permettent de montrer la forte présence du champ lexical de la guerre. Nous pouvons savoir la raison pour laquelle les chiffonniers veulent une révolution grâce à la description péjorative de ces misérables : prenons par exemple, le terme vomissement (vers 16) qui rappelle la réalité abjecte du chiffonnier donc nous rappelle aussi pourquoi ils rêvent de la révolution. Certes, ces misérables veulent du changement, mais des mouchards (vers des espions de la police, empêchent cette révolution. [...]
[...] On peut aussi constater une souffrance physique causée par l'âge (vers 14) : Vieux maudits (vers 30) et blanchis (vers 18) qui rappellent les cheveux blancs, la vieillesse. Ajoutons que le terme vomissement (vers 16) montre la réalité abjecte du chiffonnier, car ce dernier ramasse les déchets de la rue. Enfin, nous pouvons remarquer que la structure du poème montre une évolution progressive : on va du plus précis au plus général. En effet, la deuxième et la troisième strophe parlent d'un seul chiffonnier : on voit un chiffonnier [ . [...]
[...] Ajoutons aussi que la solitude du chiffonnier est renforcée par le fait que Dieu ne l'aide pas. En effet, nous pouvons remarquer des connotations blasphématrices qui accusent Dieu d'avoir créé un ordre injuste : on peut voir au vers trente, ces vieux maudits qui meurent en silence De plus, le poète accuse Dieu au sujet de la condition de vie des misérables. C'est donc un monde de souffrance que Dieu a fait. De plus, le terme touché de remords (vers 31) accentue sur cette conception, puisqu'ici, Dieu semble avoir le sentiment d'avoir mal agi. [...]
[...] Les chiffonniers se remettent donc de leur désespoir grâce au vin. Ce vin qui a permis aux chiffonniers de rêver de la révolution permet aussi au poète de faire l'éloge du chiffonnier. Tout d'abord, on peut remarquer que le chiffonnier est héroïsé. En effet, les vers neuf à dix nous le montrent : on aperçoit une accumulation d'actions (imaginaires) des chiffonniers qui sont mis en valeur avec le parallélisme. On remarque aussi que le chiffonnier considère les mouchards (vers comme ses sujets (vers il n'est plus victime du pouvoir, mais en est le détenteur (grâce au vin). [...]
[...] Le vin représente donc l'Idéal pour échapper au spleen. Ce chiffonnier fait alors partit d'une de ces Fleurs du Mal que Baudelaire ennoblit. On voit à nouveau l'originalité du poète pour le choix d'un thème non poétique, qui est appliqué, d'ailleurs tout au long du recueil. [...]
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