[...] Les pendus recherchent la compassion des vivants : "si pitié de nous pauvres avez" (v.3), ils confessent leur mauvaise conduite : "de la chair, que trop avons nourrie" (v.6), ils ne nient pas leur culpabilité : "Quoique fumes occis/Par justice". Ils ont conscience de ne pas avoir bien agi et de ne pas un être un modèle à imiter puisqu'ils conseillent aux passants : "Ne soyez donc de notre confrérie" (v.29). En revanche, ils souhaitent être considérés comme des hommes à part entière : "Frères humains" (v.1-11), "Hommes" (v.34). En réalité, ils redoutent le mépris de ces "Frères humains" : (v.2) et "pas n'en devez/Avoir dédain" (v.11-12) et d'autre part ils redoutent la moquerie : "De notre mal personne ne s'en rie" (v.9). Les recommandations que les pendus "nous" lancent aux vivants est exprimé à la fois avec des tournures au subjonctif à valeur de souhait : "N'ayez les coeurs contre nous" (v.2) ou à valeur d'injonctions : "âme ne nous harie" (v.19) ; enfin, il utilise également des impératifs négativés : "pas n'en devez/Avoir dédain" (v.11) associés à des apostrophes : "Frères humains" (v.1), "Frères" (v.11) mais aussi "Prince Jésus" (v.31).
Cet appel à la considération humaine est présent dès le premier vers : "Frères humains" (v.1) avec une connotation évangélique. Les pendus ont conscience que ce sentiment de fraternité n'a rien d'évident pour les gens qui les voient ; le passant ne souhaite pas se rappeler que le pendus et lui sont de la même famille : "Si frères vous clamons, pas n'en devez/Avoir dédain" (v.11) alors que Villon lance dans cette deuxième strophe un appel à la solidarité entre les hommes qui sont tous "frères" (v.11) (...)
[...] Villon critique ici le sort des pendus qui sont exposés à tous les regards : Vous nous voyez ci (v.5). Il regrette cette exposition et la moquerie qu'elle entraîne : De notre mal personne ne s'en rie (v.9). Le poète est à la fois ironique et sérieux ; la conjonction de coordination mais qui introduit chaque refrain souligne l'opposition entre ce que pourraient faire les badauds : se moquer d'eux et ce que souhaitent les pendus. Pour persuader le lecteur, il utilise un lexique pathétique : Mercis Vous clamons (v.11), Que sa grâce ne soit pour nous tarie (v.17), Excusez-nous (v.15) mais aussi des connecteurs de l'argumentation pour convaincre les hommes : Car Si (v.11), Toutefois (v.13), donc (v.29). [...]
[...] Le sentiment religieux imprègne tout le poème : nous préservant de l'infernale foudre (v.18) évoque la peur de l'enfer, très caractéristique au Moyen-Âge., ils veulent être préservés de l'enfer : infernale foudre ; d'ailleurs, le poème revient sur cette crainte au vers 32 : garde d'Enfer n'ait de nous seigneurie Cette voix d'outre-tombe, autrement dit, cette prosopopée que le poème fait entendre nous touche par ses sentiments d'humanité. Elle nous fait entendre le souhait d'un compromis fondé sur la charité (vers 11-14), la vertu (v.29) et l'humilité symbolisée par la prière (vers 10 ; vers 11-13 ; vers 15-18). II Un imaginaire paradoxal A. Un tableau macabre Cette ballade donne à voir le spectacle du gibet de la première à la troisième strophe. [...]
[...] En revanche, ils souhaitent être considérés comme des hommes à part entière : Frères humains (v.1-11), Hommes (v.34). En réalité, ils redoutent le mépris de ces Frères humains : (v.2) et pas n'en devez/Avoir dédain (v.11-12) et d'autre part ils redoutent la moquerie : De notre mal personne ne s'en rie (v.9). Les recommandations que les pendus nous lancent aux vivants est exprimé à la fois avec des tournures au subjonctif à valeur de souhait : N'ayez les cœurs contre nous (v.2) ou à valeur d'injonctions : âme ne nous harie (v.19) ; enfin, il utilise également des impératifs négativés : pas n'en devez/Avoir dédain (v.11) associés à des apostrophes : Frères humains Frères (v.11) mais aussi Prince Jésus (v.31). [...]
[...] Les détails réalistes sont concentrés dans la troisième strophe qui, comme une analepse nous informe du sort que des éléments extérieurs ont fait subir aux pendus. L'homme est peu de choses, en fait, il n'est rien par rapport à la nature. Les éléments naturels qui s'acharnent sur les corps : La pluie (v.21), le soleil (v.22), le vent (v.26) sont respectivement mis en valeur à l'attaque des vers 21-22 ou en fin de vers 25. Puis, les oiseaux Pies, corbeaux (v.23) qui agissent sur les corps tels des charognards, oiseaux de proie de couleur noir qui connotent la mort s'acharnent sur les cadavres. [...]
[...] La Ballade des pendus ou l'Epitaphe Villon de François Villon - 1463 La vie de François Villon fut mouvementée et ses démêlés avec la justice nombreux. Il fut même condamné à mort, avant que sa peine ne soit commuée en dix ans de bannissement. Le poète fait preuve d'un regard ironique sur lui même lorsqu'il écrit La Ballade des pendus Villon est alors en prison et croit qu'il va mourir. Cette ballade en décasyllabe touche directement le lecteur par sa sincérité et sa force. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture