La vie est un songe, Calderòn de la Barca, théâtre baroque espagnol, rêve, illusion
Calderon de la Barca écrit en 1636 une pièce particulière intitulée La vie est un songe. Considéré comme l'une des pièces représentantes du théâtre baroque espagnol, elle propose une réflexion sur la vie mais aussi sur les thèmes du rêve et de l'illusion. L'action se déroule en trois jours dans une Pologne peu vraisemblable. Sigismond y est tour à tour héritier légitime du royaume et homme enfermé dans une tour. Il ne sait plus où situer la réalité et le rêve et toute la pièce tend à percevoir cette frontière bien mince et pourtant présente. L'étude de cette œuvre est forcément riche et diverse.
[...] Mise en abyme qui souligne l'aspect tragique de la situation. Les prédictions qui destinaient le prince à la violence et à la cruauté ne peuvent être déjouées: dès son arrivée au royaume il provoque la mort d'un homme. Le récit de Rosaura, au jour troisième, est lui aussi ancré dans une veine tragique par deux points. Tout d'abord, il met en scène une thématique phare de la tragédie: l'amour noble contrarié. Mais de plus, il s'agit du récit d'une femme dont l'honneur fut bafoué et qui par conséquent vient demander réparation auprès du prince. [...]
[...] Tout au long de la pièce se mêlent personnages, reflets et doubles . Comment rendre ces éléments par une mise en scène? Calderon donne lui-même une réponse envisageable dans ses didascalies précises. Ainsi, un phénomène se reproduit à deux reprises: un personnage parle hors de la scène et sa voix vient alors faire écho à un personnage. Mais on peut envisager de multiples autres possibilités qui permettent une variété des représentations possibles: miroirs, effets d'optiques, personnages aux costumes similaires . [...]
[...] Il semble évident que la comédie d'intrigue s'exerce dans La vie est un songe. Effectivement diverses intrigues se mêlent tout au long de l'œuvre. Tout d'abord l'action principale se concentre autour du personnage de Sigismond qui ne sait où établir la frontière entre le rêve et la réalité. Mais se greffent en périphérie d'autres actions secondaires. Rosaura vient accompagnée de Clarin pour venger son honneur de celui qui l'a trahie: Astolfe. Celui-ci se destine à Estrella, sa cousine, afin d'accéder conjointement au trône. [...]
[...] Qui sont vraiment les personnages? . L'artificiel se ressent dans tous les procédés stylistes énumérés et finalement on sent sous-jacente la métaphore de l'artifice du théâtre et de sa «fausseté» . L'illusion théâtrale est d'autant plus juste que la vie elle-même semble n'être qu'un «songe» qu'il nous faut vivre de la meilleure façon possible . La difficulté la plus grande sera rencontrée par le metteur en scène qui devra rendre de la meilleure façon ce vertige, ces contours, ces quiproquos. [...]
[...] Dans La vie est un songe, les personnages sont pour la plupart de haut rang. Basile est roi, Astolfe est duc, Sigismond est prince, Estrella, future reine, Rosaura elle-même comprend qu'elle est noble. Leurs caractéristiques propres leur donnent un aspect héroïque. Ainsi, Rosaura tente de venger son honneur et celui de sa mère tandis que Sigismond, lui même, prend le chemin de la prudence et de la sagesse à la fin de l'œuvre. La dernière phrase de la dernière tirade de celui-ci est d'ailleurs: «En vous demandant de nos fautes le pardon qui est propre aux nobles cœurs.». [...]
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