La Vie de Marianne, Marivaux, rencontre avec Valville, M. de Climal, mise en scène, lettre destinée à une amie
La Vie de Marianne est un roman de Marivaux qui pourtant n'a pas été présenté comme tel par son auteur. En effet, dès les premières lignes, Marivaux, parce que le roman est alors un genre déprécié, affirme que cet écrit a été trouvé dans une maison de campagne qu'il avait achetée. La Vie de Marianne serait donc un récit autobiographique d'une femme, comtesse de XXX, fait à son amie. On trouve d'ailleurs de nombreuses adresses qui lui sont dédiées, comme dans une lettre. Les faits racontés seraient donc vrais.
[...] On peut aussi faire l'hypothèse que Marianne, dans la narration de son aventure, s'est un peu emballée et que Valville n'a pas vraiment crié. Peut-être est-ce simplement que le verbe s'écrier apporte plus d'émotion aux lecteurs que le verbe dire Marianne grossit donc la surprise tout en ne voulant pas déformer la vérité. Sinon, lorsqu'on cherche demi-bas dans le dictionnaire, on trouve la définition : Bas qui ne monte qu'à mi-jambe ; chaussette montante On pourrait donc penser que cette expression réveille l'imaginaire érotique du lecteur, mais cette hypothèse paraît un peu douteuse. [...]
[...] On note un effet paronomastique dans les expressions baissée sur une de mes mains et la baisait Le substantif baissée semble être un indice qui introduit le verbe baisait Dans la description, Marianne glisse donc des indices qui permettent de comprendre et finalement de conclure comme elle l'écrit, que cette scène a l'apparence d'un couple d'amants qui s'embrassent. La question qui clôt le paragraphe résume la description en insistant sur la valeur comique de la situation. Or, Marianne écrit un tableau amusant pour M. de Climal Cela est contradictoire ; c'est pour elle, et pour nous, lecteurs, qu'il est amusant. Cette question est donc à la fois rhétorique et ironique. Bien que Marianne se mette à la place de M. [...]
[...] de Climal comme si elle avait pu saisir ses sentiments. La critique a d'ailleurs remarqué cette contradiction dans le roman : la petite Marianne semble un peu trop futée pour son âge. III. Analyse des sentiments de M. de Climal. M. de Climal était amoureux de moi sonne comme une explication de son état physique. En effet, c'est la première phrase de ce nouveau paragraphe et sachant que le précédent évoquait une raison sentimentale aux sensations de M. de Climal, l'évocation de l'amour est en lien logique avec le thème du précédent paragraphe. [...]
[...] Nous pouvons ajouter, comme mot de la fin, que la question de l'identité est primordiale dans cet extrait et d'ailleurs, dans tout le roman. En effet, Marianne est un personnage qui sent qu'elle a égaré sa véritable identité et qui cherche à la retrouver. Elle a honte de l'identité de lingère orpheline qui lui a été imposée. Dans cet extrait, la double révélation de l'identité de M. de Climal est liée à la révélation de l'identité dont Marianne a si honte. Heureusement pour elle, l'hypocrisie de M. de Climal va le mener au mensonge et sauver pendant un temps les apparences. [...]
[...] Dans cet extrait, Marianne analyse aussi les sentiments d'autrui. C'est qu'elle affirme qu'elle n'écrit pas en auteur et ne cherche donc pas à plaire à tous les lecteurs. Son style est marqué par la singularité de son écriture, singularité qui nous le verrons, réside dans la pluralité des formes de son discours. D'où ma problématique : En quoi cet extrait est-il une mise en scène de plusieurs spectacles dont les publics sont multiples tout ayant l'apparence d'une lettre destinée à une amie qui aime les réflexions ? [...]
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