C'est bien une expérience riche à laquelle nous avons affaire ici, riche en couleurs notamment. Les couleurs dominantes sont le jaune et le bleu, comme le montre la ligne 35: « dans le jaune et le bleu ». Le jaune renvoie au soleil, mais au sable également. Quant au bleu, c'est le bleu du ciel, et surtout le bleu de la mer (« ciel bleu », l.30). Le décor est donc déjà planté. Mais la trame chromatique ne s'arrête pas à ces deux seules couleurs. Nous sommes face à un véritable maelström de couleurs, tout en nuances et variantes. C'est le cas du brillant, qui trouve sa place dans ce texte, à travers plusieurs expressions: « bras vernis d'eau » (l.9), « dorer » (l.9) et aussi « poussière de sel » (l.17). Ceci montre la diversité et la variance, ainsi que la subtilité des couleurs présentes, qui ne sont pas de simples couleurs primaires. Le jaune a ses variantes: ainsi le « duvet blond des bras » (l.17) est un jaune éclatant. On trouve du blanc, même s'il s'agit d'un blanc cristallin: la couleur de la « poussière de sel » (l.17), comme une pluie de diamants qui accrocheraient la lumière. Le décor et l'atmosphère sont donc bien établis. On est face à un temps d'été ou de printemps: le ciel est éclatant, il fait chaud, mais la « brise est fraîche » (l.28). Une couleur – ou plutôt la caractéristique d'une couleur – est encore intéressante: l'eau est d'abord « opaque » (l.7), sans limpidité ni transparence. Elle apparaît inquiétante; le ravissement viendra donc après le plongeon. Ce sont des couleurs éclatantes (sauf le dernier exemple), marquées par leur richesse, afin d'avoir un décor planté et une atmosphère donnée.
[...] On trouve du blanc, même s'il s'agit d'un blanc cristallin : la couleur de la poussière de sel (l.17), comme une pluie de diamants qui accrocheraient la lumière. Le décor et l'atmosphère sont donc bien établis. On est face à un temps d'été ou de printemps : le ciel est éclatant, il fait chaud, mais la brise est fraîche (l.28). Une couleur ou plutôt la caractéristique d'une couleur est encore intéressante : l'eau est d'abord opaque sans limpidité ni transparence. Elle apparaît inquiétante ; le ravissement viendra donc après le plongeon. [...]
[...] Il est fier de la vie qu'il rêve de se créer : orgueil (l.30) et fier (l.32). En fait, il veut dire l' orgueil de condition d'homme (l.30-31), donc la fierté de l'accomplissement et de la conquête ; conquérir (l.35) une vie réussie. Il y a une objection : on me l'a dit souvent, il n'y a pas de quoi être fier. Si, il y a de quoi (l.32), à travers une énumération d'arguments entre les lignes 32 et 35 : pour le soleil la mer son cœur bondissant de jeunesse son corps au goût de sel pour la tendresse et la gloire pour tout le monde, donc tout ce qui lui est offert et le ravit tout simplement. [...]
[...] Son écriture est très belle, très poétique, à travers de nombreuses images mettant en jeu des couleurs, des sensations, des odeurs. On peut penser tout d'abord à l'onde, à l'eau de la mer sur le corps brillant et chaud de soleil : le caractère pictural est très important. Pour montrer le caractère poétique de l'écriture de Camus, prenons l'exemple d'une phrase : mon corps au goût de sel et l'immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu (l.34-35). On dirait un vers extrait d'un poème en prose, magnifique et émouvant. [...]
[...] Différents sens sont en éveil dans cette expérience : olfactif, visuel, gustatif Les odeurs sont donc très présentes : on les voit à travers le terme d' essences (l.3). Ici, l'odeur vient de la terre. L'odeur provient également de la mer, à travers l'odeur du sel, l.17 : poussière de sel D'autres termes renvoient à des fragrances délicates et subtiles : absinthes (l.22), parfum (l.23). La forte odeur du sel sur sa peau et les senteurs des essences de la mer emplissent le monde et le marquent profondément. Elles sont persistantes. Un autre sens est en jeu : la vue. [...]
[...] On retrouve le balancement celles-ci celles-là à la ligne le féminin cette à trois reprises aux lignes et 32, un ce à la ligne 32, et enfin l'indéfini cela à la ligne 35 : une profusion de démonstratifs qui montrent une volonté de visibilité forte. Les énumérations, en outre, sont longues et très nombreuses : citons-en une de la ligne 6 c'est le saisissement ( ) l'absence d'horizon à la ligne 12, qui est en fait une phrase nominale constituée de neuf éléments énumérés. Il y a aussi une énumération de la ligne 32 à la ligne 35 ce soleil ( ) le bleu composée, elle, de cinq éléments. [...]
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