Analyse du poème "Char emporté" de Victor Segalen.
[...] Le poète n'appartient pas à l'univers du « REF41» dont il s'éloigne sciemment. C'est par l'exploration de l'espace intérieur, par un voyage au fond de soi que le poète peut créer de nouvelles formes poétiques et donner à voir l'invisible, au risque cependant de sombrer dans le délire et la folie. Et pourtant, c'est librement et en conscience que le poète s'abandonne au nom de la création. Ainsi, à l'image de Baudelaire parlant de la mort dans Les Fleurs du mal, Segalen pourrait dire : « REF20». [...]
[...] * Lorsque Segalen affirme que « REF2», nous comprenons que la lumière est l'écriture poétique, tandis que la pierre désigne la pierre à encre, l'un des trésors du lettré chinois avec le pinceau monté sur bambou et le papier soyeux. Autrement dit, c'est pour être créatif et voir la lumière, que le poète ne doit pas hésiter à descendre dans les profondeurs de son imagination. En prenant le chemin « à rebours », le poète est donc bien l'image inversée de l'Empereur. A la raison, il oppose l'imagination. A la maîtrise et au contrôle des pensées (REF31), il oppose l'abandon (« REF3»). [...]
[...] On pourrait ici rapprocher Segalen de Rimbaud qu'il admirait tant. En effet, dans La lettre du voyant, le poète se met à la disposition de la pensée, il ne la conduit pas mais « REF36 ». Rimbaud y affirme ainsi : « REF11». Le voyant de Rimbaud est celui qui, comme l'affirme aussi Segalen, accède à l'invisible, entend l'inouï et dépasse les apparences pour révéler l'inconnu et créer une autre réalité. On pourrait aussi fait un parallèle avec les Correspondances de Baudelaire. [...]
[...] « Char emporté », Victor Segalen « REF21» figure dans Stèles, recueil de 48 poèmes en prose publié en 1912 par le poète français Victor Segalen (1878-1919). Inspiré lors de ses séjours chinois, entre 1909 et 1914, par les pierres écrites dont la fonction était à l'origine funéraire, il en conçoit le projet de Stèles : non pas un ouvrage de traduction ni même d'imitation, mais plutôt un détournement au profit de l'expression de ses propres visions et sensations poétiques. [...]
[...] Il y a tout d'abord « REF23», dont on apprend au tout dernier vers le nom et le titre (« REF24»). Puis, dès la deuxième strophe, apparaît le « je » du poète qui se distingue point par point du seigneur de Lou. Qui sont-ils ? De quelle vision du monde sont-ils chacun porteur ? * Au sage seigneur de Lou, V. Segalen attribue tous les attributs de la raison. Il règne en bon maître de maison sur l'ordre d'un monde connu et maîtrisé. [...]
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