Il s'agit d'un poème composé de cinq quatrains aux rimes embrassées. Victor Hugo semble s'intéresser davantage à la nature, qui lui sert à exprimer sa douleur, qu'aux hommes qui ne lui apportent pas satisfaction. Pourtant, il dénonce, à travers un paysage magnifique, merveilleux, la cruauté des Turcs vis-à-vis des Grecs. Mais comment arrive-t-il à créer cette impression de beauté de la nature, parée d'images, et laisser en même temps entrevoir une extraordinaire cruauté ? Par quels moyens le poète parvient-il à créer un tel effet de surprise chez le lecteur ?
[...] L'épigraphe de Virgile joue un rôle fondamental et semble trancher en faveur de la malveillance de la nature. Elle signifie : «Dans le silence complice d'une lune amie». Dans L'Enéide, du point de vue des Troyens, cette lune est bien traîtresse : elle est complice des envahisseurs grecs et elle détourne l'attention. La nature, personnifiée, possède des intentions mauvaises pour l'humanité car elle couvre la guerre et cautionne la violence. Elle participe à la cruauté des hommes avec la mer qui promène les sacs et les flots qui engloutissent les hommes. [...]
[...] Ainsi, l'œil du lecteur vient coïncider avec son regard. Le circonstanciel «là-bas» en rejet au vers quatre indique une projection de la vue vers le lointain : la sultane est captivée par le spectacle de l'extérieur: elle entend un «bruit sourd» (v. et ne fait plus attention à ce qu'elle fait, la guitare s'échappe de ses doigts, et elle préfère écouter les bruits du dehors. L'aspect infini de cet extérieur est suggéré par le thème de la mer, par les mots «libre» et «ouverte» (v. [...]
[...] Victor Hugo, "Les Orientales" - «Clair de Lune» En 1828, Victor Hugo a écrit le poème romantique «Clair de Lune» extrait du recueil Les Orientales. Il s'agit d'un poème composé de cinq quatrains aux rimes embrassées. Victor Hugo semble s'intéresser davantage à la nature, qui lui sert à exprimer sa douleur, qu'aux hommes qui ne lui apportent pas satisfaction. Pourtant, il dénonce, à travers un paysage magnifique, merveilleux, la cruauté des Turcs vis-à-vis des Grecs. Mais comment arrive-t-il à créer cette impression de beauté de la nature, parée d'images, et laisser en même temps entrevoir une extraordinaire cruauté? [...]
[...] Des images de massacres, de pillage affleurent. La révélation se fait par le biais d'une phrase déclarative qui ouvre la dernière strophe : sont des sacs pesants, d'où partent les sanglots» (vers 20). La certitude mise en valeur par l'expression ce sont» (v. 20). On découvre la cruauté d'un châtiment infligé aux Grecs par les Turcs. Le contenu des sacs n'est pas explicité, le poète ne dit pas qu'il y a des hommes vivants dedans, mais précise simplement que de ces sacs, s'échappent des gémissements humains, ce qui est bien pire que de parler simplement d'hommes. [...]
[...] Ce qu'on voit d'abord au premier vers, c'est un astre, réputé pour sa froideur, bien au-dessus des hommes. Et le poème évolue d'une telle façon que ce même vers, placé en dernière ligne du poème, choque le lecteur pour qui le texte prend brusquement tout son sens. Effectivement, après avoir appris ce qu'était véritablement le «bruit sourd» (v. après avoir été mis face à une cruauté inattendue, il est d'autant plus bouleversé que le premier vers ressurgit juste après la révélation, comme si rien de tout cela ne se produisait. [...]
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