Commentaire d'un poème de l'oeuvre de Victor Hugo, Les Châtiments. Il s'agit d'un poème du livre I intitulé "Chanson".
[...] Analyse du poème : Le rythme : Dans ce poème, deux rythmes différents se dégagent : le rythme binaire et le rythme ternaire. Dans le rythme binaire des alexandrins, il utilise une césure qui coupe le vers en deux parties de six pieds, appelés hémistiches. Exemple : Rythme ternaire : très-bon, très-grand, très-pur on trinque, on boit, on roule à terre 19) Rythme binaire : Gais soupeurs de Chevet, ventrus, coquins et riches O peuple des faubourgs, je vous ai vu sublime 22) Plus d'argent dans la poche, au cœur moins de fierté 24) II/ La situation d'énonciation : les personnages : La deuxième personne du pluriel : La 2e personne du pluriel, le VOUS, présent souvent explicitement dans les impératifs et les apostrophes, désigne la cible de la dénonciation que veut marquer Victor Hugo. [...]
[...] Commentaire d'un poème des Châtiments de Victor Hugo : Livre I Chanson : Chanson Courtisans ! attablés dans la splendide orgie, La bouche par le rire et la soif élargie, Vous célébrez César, très bon, très grand, très pur ; Vous buvez, apostats à tout ce qu'on révère, Le chypre à pleine coupe et la honte à plein verre . Mangez, moi je préfère, Vérité, ton pain dur. Boursier qui tonds le peuple, usurier qui le triches, Gais soupeurs de Chevet, ventrus, coquins et riches, Amis de Fould le juif et de Maupas le grec, Laissez le pauvre en pleurs sous la porte cochère, Engraissez-vous, vivez, et faites bonne chère . [...]
[...] Fould le juif : banquier, plusieurs fois ministre des Finances entre 1849 et 1867, il aurait fourni les capitaux nécessaire au coup d'Etat. Maupas le grec : partisans de Louis Napoléon, il sera l'un des organisateurs du coup d'Etat avant de devenir ministre de la police en 1852, puis sénateur. Dans cette deuxième strophe, Hugo s'attaque aux richissimes profiteurs de ce nouveau régime. Ici l'honnête boursier et associé à l'usurier, au vol. Hugo utilise même des thèmes xénophobes comme le juif et le grec pour dénigrer Fould et Maupas, ce qui constitue un acte étonnant venant de la plume de Victor Hugo. [...]
[...] Le chiasme : Plus d'argent dans la poche, au cœur moins de fierté. Les impératifs : Mangez : ils sont présents tout au long du texte et lui donne un certain rythme. Ils sont aussi l'expression de la supériorité et du mépris qu'il éprouve à l'égard des personnes que dénigre VH. Ton pain noir : le pain noir est un pain de très mauvaise qualité, d'ailleurs on peut voir une nette gradation dans ses nominations on passe d'un pain juste rassis à un pain quasiment immangeable (dur-sec-bis-noir). [...]
[...] Aujourd'hui vous avez, serf grisé par le crime, Plus d'argent dans la poche, au coeur moins de fierté On va, chaîne au cou, rire et boire à la barrière. Et vive l'empereur ! et vive le salaire ! . - Mangez, moi je préfère, Ton pain noir, Liberté ! Cette fois ci, le poète s'attaque par sa critique au peuple passif qui ne se révolte pas, qui laisse faire, qui n'émet aucune protestation contre Napoléon III et son régime. Le peuple passe aussi, dans cette strophe pour un ensemble de profiteurs qui ont vendus leurs valeurs, l'honnêteté, la liberté, la justice, à Napoléon III. [...]
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