[...]
Il commence tout d'abord par les agresser, en les montrant sous un jour négatif. La ponctuation est alors très marquée, et le locuteur se sert de formules impératives, notamment pour obtenir le silence, mais également surprendre les juges. Il en dresse alors un portrait méprisant, en leur disant qu'ils sont des "hommes comme les autres, ni meilleurs ni pires" (l 8), et qu'ils se croient "des dieux" (l 9). Il entreprend alors de leur rappeler qu'ils ne sont que des hommes mortels, et qu'ils peuvent être "malade demain et [regarder] dans la fièvre [leur] divinité" (l 9-10). Le registre polémique marque ainsi tout le discours. Gwynplaine les plaint également lorsqu'il dit "Pitié pour vous", et leur dit qu'ils sont en danger. Ensuite, par la métaphore de la balance, il leur rappelle leur devoir de respecter la justice sous la vigilance de Dieu, car ils ont "dans un plateau [leur] puissance et dans l'autre [leur] responsabilité" (l 4).
Ensuite, il essaie de se montrer courtois et les prépare pour la suite de son argumentation. Il fait l'éloge de chacun d'entre eux, et ils peuvent tous se sentir visés puisqu'il s'adresse "aux esprits honnêtes [...] aux intelligences élevées [...] aux âmes généreuses" (l 11-12). Il poursuit par l'éloge de leur humanité, les juges étant "pères, fils et frères", ils sont souvent "attendris" (l 13) et ajoute que les "coeurs sont les mêmes" (l 14). Le locuteur ne leur demande pas d'être trop indulgents, il sait que "ce n'est pas de [leur] faute" s'ils "marchent sur des têtes" (l 17), mais il réclame la justice. Le locuteur leur montre également qu'ils se sont déjà trompés (...)
[...] Il insiste ainsi sur la misère de la population, notamment la faim avec l'exemple des hommes qui mâchent du charbon pour s'emplir l'estomac mais aussi celui des pêcheurs de hareng qui mangent de l'herbe quand la pêche manque 44). Le verbe savoir est également répété à plusieurs reprises, en particulier dans les questions oratoires, et est mobilisé pour la conviction de l'auditoire. Nous pourrions également noter que le locuteur a regroupé ses exemples en différents thèmes pour dresser un portrait de la population fidèle à la réalité. [...]
[...] Ensuite, il essaie de se montrer courtois et les prépare pour la suite de son argumentation. Il fait l'éloge de chacun d'entre eux, et ils peuvent tous se sentir visés puisqu'il s'adresse aux esprits honnêtes [ ] aux intelligences élevées [ ] aux âmes généreuses 11-12). Il poursuit par l'éloge de leur humanité, les juges étant pères, fils et frères ils sont souvent attendris 13) et ajoute que les cœurs sont les mêmes 14). Le locuteur ne leur demande pas d'être trop indulgents, il sait que ce n'est pas de [leur] faute s'ils marchent sur des têtes mais il réclame la justice. [...]
[...] 31) ou encore savez-vous qu'à [ ] et maintient ainsi constante leur attention. Gwynplaine débute donc sa stratégie argumentative en créant la surprise chez son auditoire, ce qui va lui permettre de développer sa thèse pour amener la Chambre à ne pas voter l'augmentation. Le locuteur va ensuite chercher à obtenir l'adhésion de son auditoire, de manière réfléchie ou non. Il tente ainsi à la fois de les persuader et de les convaincre, nous allons ainsi définir de quelle façon. [...]
[...] Il doit ainsi réussir à préparer les juges à la thèse qu'il va développer, et cherche à retenir leur attention. Il commence tout d'abord par les agresser, en les montrant sous un jour négatif. La ponctuation est alors très marquée, et le locuteur se sert de formules impératives, notamment pour obtenir le silence, mais également surprendre les juges. Il en dresse alors un portrait méprisant, en leur disant qu'ils sont des hommes comme les autres, ni meilleurs ni pires et qu'ils se croient des dieux 9). [...]
[...] Pour terminer, Gwynplaine commença par capter l'attention de son auditoire, puis tenta à la fois de le persuader et de le convaincre en abordant des thèmes appuyant sa thèse. Victor Hugo montre ainsi l'injustice des juges qui pensent augmenter le mari de la reine alors que la population souffre, et se moquent de Gwynplaine à cause de son visage mutilé. Ainsi, il dit qu'il représente l'humanité telle que ses maîtres l'ont faite. L'homme est un mutilé. Ce qu'on [lui] a fait, on l'a fait au genre humain. [...]
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