Analyse linéaire de l'acte II d'Hernani, de Victor Hugo (hypokhâgne, niveau lettres Sup.). Les trois premières scènes sont analysées et précédées d'une introduction sur l'acte II et d'une introduction générale.
[...] Cette affirmation est un cri de liberté, pour les classiques, une femme qui fait un éclat est toujours ridicule et la dissimulation seule leur permet d'avoir l'avantage qu'elles gardent peu. Ici, son éclat est sublime, en mettant en avant les êtres de son sexe, Doña Sol montre sa fierté d'être femme et crie sa liberté, elle sait se défendre même contre un agresseur effrayant. Son courage est sa principale vertu, on le verra par la suite. La suite de mots formant l'alexandrin 515 fait partie de la nouvelle esthétique romantique. Don Carlos lui répond qu'Hernani est heureux et qu'un ange accompagne ses pas. [...]
[...] Il est soumis à son désir et maître de tout. Sa soif de pouvoir ne l'empêche pas de s'assujettir. Le bandit, c'est vous. est sans doute le passage le plus important de l'acte puisqu'il explique le titre, Hernani aurait une âme de roi et Carlos une âme de bandit, Dieu est cité au vers 495, et dénoncé pour son injustice, audace que n'avait pas eu Hugo dans l'édition originale. Le modèle de vertu est ici évident, la belle Castillane ne tâchera jamais son honneur, repoussant le Roi, elle rappelle les nobles actions de sa famille pour la couronne. [...]
[...] Les petites jalousies entre courtisans rappellent Dumas, Hugo pousse le comique jusqu'à montrer Don Carlos jetant ce titre comme on jette un os à un chien et Don Ricardo le ramasser avec moult courbettes. Les deux autres, dans leur retrait méprisant, s'interrogent sur les intentions du roi et font référence à Napoléon, qui mettait sa famille sur les trônes d'Europe mais aussi aux rois qui envoyaient leurs bâtards diriger les pays conquis. Sancho fera preuve d'insolence au vers 458, mais le Roi, trop occuper à guetter sa dame, lui répond simplement. [...]
[...] Remarques sur Hernani, partie II Introduction générale : On ne peut parler d'Hernani sans évoquer son genre : le drame romantique. Quelques théoriciens des années 1820 comme Stendhal (Racine et Shakespeare) ou Manzoni (Lettre à monsieur Chauvet sur l'unité de lieu et de temps dans la tragédie) avaient contribué à la naissance d'une nouvelle esthétique théâtrale. Victor Hugo, jeune poète et auteur dramatique, ayant récemment terminé le drame injouable Cromwell, veut conquérir la scène parisienne, récuser les tragédies qu'il juge trop éloignées des spectateurs et imposer l'idée que la poésie se superpose toujours à la société Il écrit en 27 jours le drame d'Hernani après que la censure ait refusé Marion de Lorne. [...]
[...] Doña Sol ne peut pas jouer à ce jeu trop longtemps, elle appelle Hernani, à cet excès le roi évoque les hommes de sa suite Hernani entre en héros sauveur, n'ayant pas oublié que le Roi l'avait déguisé comme un homme de sa suite. La troisième scène se divise en trois mouvements, avant qu'Hernani ne tire son épée, c'est son fiel vengeur qui se déverse sur le Roi, ensuite, l'honneur pousse le roi à ne pas tirer l'épée, le troisième mouvement commence lorsque Hernani brise sa lame sur le pavé et dit au roi de s'en aller. Le premier mot de Hernani n'est pas pour Doña Sol mais pour le Roi, comme si sa haine était plus forte que son amour. [...]
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