Une première observation du texte peut mettre en relief la division en paragraphes (cinq) de longueur différente, sans articulations logiques nettes (conjonction de coordination au début du paragraphe 4, "Et"), et poser ainsi la question des liens de continuité ou de rupture entre ces paragraphes. La réponse est à chercher d'abord dans un repérage des champs lexicaux.
? § 1 : Champ lexical de la vue ("regarde", "voit", "voir") complété par celui de ce qui est vu dans un cadre particulier : une fenêtre. Le terme "fenêtre" revient à trois reprises, avec à chaque fois une caractérisation différente ("fenêtre ouverte", "fenêtre fermée", "fenêtre éclairée") dans un système de comparaison ("autant", "plus") (...)
[...] La didascalie qui, à la fin du texte, marque qu'il connaît Ruy Blas, conduit également à s'interroger sur le rapport entre les deux hommes et sur l'utilisation que pourra en faire Don Salluste. D'autre part, son ordre à Ruy Blas soyez là (v. ouvre sur un possible contact entre la reine et le serviteur. B. Les moyens de la vengeance Parallèlement, les moyens de la vengeance restent une question, d'autant que plusieurs termes insistent sur sa violence (Une sape profonde, y je veux que ce soit effrayant, y. 44). L'attente de cette vengeance, ignorée du personnage comme du spectateur, est le pivot de l'action. [...]
[...] Les didascalies de la 1ère partie de la scène (fi se tourne brusquement, II déboutonne violemment, II s'assied, II se lève) traduisent physiquement l'agitation du personnage. Cette extériorisation des émotions, encore renforcée au vers 26 par l'allusion vulgaire au vêtement (insistance par la répétition de Tu agrafes) ne respecte pas la bienséance de la tragédie. C. Le langage et la versification Certains phénomènes sont très représentatifs d'une tonalité nouvelle. Le registre de langue est souvent familier lorsqu'il correspond à des situations vulgaires : une amourette (v. la donzelle (y. [...]
[...] Ces données, qui soulignent l'importance du personnage et par là de sa chute, se trouvent au début du texte. Le futur est associé à la double idée de départ et de vengeance : Nous serons en chemin (y. 24) Je vais aller (v. 37). Ces indications complètent et explicitent la didascalie initiale qui fait référence à des préparatifs de voyage. D'autre part les termes je vais construire . Une sape (v. 28-29), Je me vengerai (y. souligné par la répétition (v. [...]
[...] On est très loin du registre constamment soutenu qui est celui de la tragédie. Le rythme des alexandrins est souvent heurté. Ils peuvent être disloqués entre plusieurs répliques 59). Ce procédé accélère le mouvement et traduit aussi une certaine fébrilité. Ces éléments soulignent la différence avec la régularité et le dépouillement de la tragédie classique. Selon les principes énoncés dans la préface de Cromwell, Hugo cherche à rendre le foisonnement de la vie avec une plus grande vérité, rompant très nettement avec le caractère épuré de la tragédie. [...]
[...] un inconnu qui se révèle être Don César (v. et auquel il avait été sans doute fait allusion (v. 40). - L'entrée de Don César. Les verbes, pronominaux (se regardent) ou associés à l'idée de réciprocité (font en même temps, chacun de son côté) soulignent une relation, non précisée, entre Ruy Blas et lui. Ainsi l'ensemble de ces données fait connaître tous les éléments d'une scène d'exposition : le lieu le temps, certains personnages, leur situation et son origine ainsi que des allusions encore floues au développement de l'action. [...]
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