Tout d'abord, on aperçoit dès le premier vers que l'auteur cherche à généraliser son propos. Pour commencer, il s'adresse directement à ses lecteurs grâce à l'emploi de l'impératif avec v.1 "Ne dites pas", "dites : naître", "Croyez.", ce qui rajoute aussi une dimension oratoire à son discours. Ensuite, dans les vers suivants, il continue à s'adresser aux lecteurs en employant la 2ème personne du pluriel : v.2 "vous voyez", "vous êtes" et une fois encore au vers 14 "Un vent inconnu vous jette".
Ainsi dès le début Hugo veut signifier que son élégie ne le concerne pas lui personnellement mais également ses lecteurs et chacun d'entre nous. L'emploi récurrent du "on" dans la suite du poème confirme et accentue cette volonté de généralisation ainsi que ce style oratoire du texte. Effectivement, on ne dénombre pas moins de 17 "on" dans tout le poème (...)
[...] En effet le lecteur se retrouve alors enclin à convenir de la perception de l'auteur, soit à concevoir la mort agréablement aux côtés de celui-ci. Ainsi l'écrivain nous fait une description précise du processus de la mort tel qu'il le perçoit à partir du vers 12 et jusqu'à la fin du poème. Il s'avère que c'est exactement la moitié de ce poème constitué de 24 vers, ce qui n'est évidemment pas un hasard. Et ce n'est ici pas la seule chose que l'on peut remarquer dans la construction de ce poème. [...]
[...] (métaphore), v.13-14 Dans la mort Un vent inconnu vous jette (personnifications), v.19 sans voir la main d'où tombe à notre âme (inversion), etc . Le champ lexical des émotions et sentiments achèvent de démontrer cela : verbes voir et être on tâche d'oublier on rêve, on souffre on tremble : on se voit «ses torts, ses maux honteux on sent on se sent etc . Enfin, on peut ajouter que la ponctuation : nombreux : ! les deux questions oratoires aux vers 12 et 13 : Quelle est donc cette aube ? C'est la tombe. Où suis-je ? Dans la mort. [...]
[...] Les Contemplations marquent en 1856 le retour d'Hugo après plus de 15 ans consacrées principalement à la politique. Cette œuvre de 6 livres et 158 textes en tout regroupe 25 ans de la vie de l'écrivain selon ses propres dires. Ainsi, ce sont deux volumes et 25 années car son recueil est divisée en deux grandes parties : Autrefois et Aujourd'hui délimitées par la mort accidentelle de Léopoldine l'unique fille de l'auteur, et car les plus vieux poèmes datent de 1834 et les plus récents de 1856. [...]
[...] Enfin les vers 8 et 9 terminent d'instaurer cette intimité et cette contigüité avec le destinataire : tous les hommes sont les fils du même père : ils sont la même larme et sortent du même œil. On se sent alors aux côtés de l'auteur et partageant avec lui ce même périple qu'est la vie. Il en sera ainsi tout au long du poème. Au moyen du on une fois de plus dans sa description de la mort, le lecteur adhère à cette description et pressent qu'il en sera ainsi pour lui, pour Hugo lui- même et pour tous les autres. Effectivement, les on tremble on se voit on entend on sent que etc . [...]
[...] et .1ère du plur.) ainsi que le «Viens ! v.13 (l'auteur se parle à lui-même et cela pour encore mieux illustrer son propos) révèlent l'implication personnelle de l'auteur et renforce l'intensité émotionnelle partagée par celui-ci et ces lecteurs. En effet celui-ci partage ses propres perceptions, son sentiment, il se met à nus et le lecteur ne peut qu'en être touché et se sentir proche de l'écrivain, voire à ses côtés. De plus, Hugo utilise de nombreuses figures de style qui ont pour effet de toujours personnaliser l'expression de son sentiment : v.4 On se rue [ . [...]
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