On fête en 2009 les 50 ans de la mort de Boris Vian. Il est né en 1920, il a une insuffisance cardiaque qu'il évoque dans ses romans L'Arrache-coeur et L'Herbe rouge. Il meurt de sa maladie à l'âge de 39 ans. Il a écrit également un roman célèbre : L'écume des jours. Il suit des études d'ingénieur, parallèlement il est compositeur, musicien de jazz et écrivain. Il fréquente les cafés de Saint-Germain-des-Prés à Paris.
Ce poème s'inscrit dans le groupement de textes : la plume comme arme contre
l'injustice, littérature argumentative, poésie, chanson engagée (...)
[...] La mort et la vie Les 2 thèmes sont étroitement liés, indissociables. La mort est rapide, attendue mais légèrement différée pour permettre à l'évadé de jouir de ses derniers instants de vie et de liberté on le voit dans les 2 dernières strophes, dans un parallélisme de construction : l'anaphore déjà vue suivie d'un verbe à l'infinitif : boire porter à sa bouche rire atteindre l'autre rive courir vers la femme vivre Apparition du plus que parfait au dernier vers il avait eu le temps de vivre : action achevée, accomplie : on a un récit rétrospectif, en un vers toutes les actions (au présent ou passé composé) des vers précédents sont résumées. [...]
[...] En quoi ce personnage est-il le symbole de l'homme face à son destin ? En quoi ce poème révèle-t-il la force et le charme du langage poétique ? De quoi cette évasion est-elle le symbole. Pour répondre à la question posée : . nous étudierons 2 axes de lecture : premièrement le thème de la liberté et deuxièmement celui du temps. On pourra varier les titres en fonction de la problématique, dans le plan vont apparaître les termes proposés (à définir en intro si très précis) Plan I. [...]
[...] Pourvu qu'ils me laissent le temps ce vers sert de refrain au poème, il est répété régulièrement x4 fois, l'emploi de la première personne peut avoir une double interprétation : dans le refrain sa valeur est généralisante : tous les lecteurs dans un refrain peuvent se reconnaître, s'identifier, 1ère personne s'adresse à tous les évadés (quel que soit l'emprisonnement), mais aussi c'est Boris Vian lui-même. II. Le temps Le mot est répété de nombreuses fois dans le poème (11 fois) montrant l'obsession de l'évadé qui s'enfuit pour tenter de maîtriser sa vie, son temps. C'est le mot clé ; le temps bref d'une tentative d'évasion, le temps qu'il lui reste à vivre est compté. Le mot est mis en anaphore dans la fin du poème v. [...]
[...] Paradoxalement le poème se termine sur la suggestion de la mort de l'évadé et pourtant le dernier mot est vivre D'autres mots connotent sa joie : rire soleil aimer ; la mort : c'est une autre rive un autre vie peut être aussi .L'image est traditionnelle mais devient réaliste ici avec un vrai ruisseau Chaque verbe à l'infinitif est une négation de la mort, un hymne à la vie : ce sont tous des verbes de perceptions évoquant des sensations physiques, sensuelles qui montrent que même bref, le moment 3 de bonheur procuré par ce court instant de liberté avant de mourir est plus fort que la mort. Conclusion Poème + chanson : grâce aux images poétiques originales et chanson pour son rythme, (refrain) et les sonorités. Lyrisme + poésie engagée : présence du je de ses craintes de la mort mais aussi allégorie de la Vie, invitation à profiter de tous les instants comme si c'étaient les derniers et invitation aussi à s'échapper de toutes les prisons qui privent l'homme de liberté, faisant de ce personnage un symbole de l'homme face à son destin. [...]
[...] La liberté, c'est surtout le temps d'une courte évasion pendant laquelle l'évadé : anonyme, profite au maximum de la nature qui l'entoure : champ lex. nature la colline l'odeur des arbres la lumière les herbes deux feuilles jaunes le soleil l'eau ruisseau Les sensations sont toutes représentées : comme s'il était important pour lui d'en profiter jusqu'au bout (vue, ouïe, odorat, goût, toucher) 2. l'évasion Le mot n'est jamais prononcé, sauf titre l'évadé ni d'ailleurs le mot prison et pourtant on le retrouve métaphoriquement avec l'image entre les quatre murs la sirène chantait sans joie : l'oxymore chantait sans joie souligne la tristesse de l'enfermement, aucun chant ne peut être joyeux s'il est enfermé ! [...]
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