Ecrivain français aux multiples talents (musique, écriture, scénarii, traductions...), Boris Vian (1920-1959) est aussi rentré dans la postérité pour son oeuvre engagée.
Le texte étudié ici est Le Déserteur, une chanson antimilitariste composée en 1954 sur une musique d'Harold Berg. D'abord en proie à la censure, la première version du texte ne trouve aucun éditeur (...)
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II) La révolte de Boris Vian
1) L'expression de l'insoumission
Le Déserteur est un cri de révolte. Le titre même est susceptible d'attirer immédiatement les foudres des autorités. En effet, en temps de guerre, déserter est un crime punissable de mort.
Rapidement, on s'aperçoit que l'émetteur veut provoquer ouvertement les autorités en incitant à la désertion et en refusant la guerre : « Et je dirai aux gens, Refusez d'obéir, Refusez de la faire, N'allez pas à la guerre, Refusez de partir ». Il ne s'agit donc pas uniquement de déserter à titre individuel, mais d'inciter le plus grand nombre à revendiquer un comportement pacifiste. Ce pacifisme s'exprime à plusieurs reprises. Les mots « je ne suis pas sur terre pour tuer » sont parmi les plus explicites.
Ce pacifisme est doublé d'un sentiment de révolte qui transparaît à travers le champ lexical de la rébellion et de l'insoumission : il faut « déserter », « crier », « refuser ».
L'auteur y ajoute un portrait de l'horreur de la guerre, accusant les dirigeants d'y envoyer le peuple sans y prendre part eux-mêmes. Il écrit d'ailleurs « Aller donne le vôtre » (en parlant de sang). Malgré tout, les formules de courtoisie restent présentes lorsqu'il s'adresse à son interlocuteur : « Monsieur »... mais l'ironie du ton vient parfois contrecarrer cette impression de respect (« c'est pas pour vous fâcher »). (...)
[...] Ce pacifisme s'exprime à plusieurs reprises. Les mots je ne suis pas sur terre pour tuer sont parmi les plus explicites. Ce pacifisme est doublé d'un sentiment de révolte qui transparaît à travers le champ lexical de la rébellion et de l'insoumission : il faut déserter crier refuser L'auteur y ajoute un portrait de l'horreur de la guerre, accusant les dirigeants d'y envoyer le peuple sans y prendre part eux-mêmes. Il écrit d'ailleurs Aller donne le vôtre (en parlant de sang). [...]
[...] Mais de nombreux indices indiquent qu'il s'agit d'une lettre, car la forme épistolaire est présente sous de nombreuses formes : - D'abord, la couleur est annoncée dès la deuxième ligne je vous fais une lettre Vian a décidé d'écrire à quelqu'un, même si son message ne sera pas forcément lu, puisqu'il ajoute que vous lirez peut-être Cette lettre est inscrite dans un cadre précis, celui de la guerre, avec une notion d'échéance à court terme, avant mercredi soir - De plus, les indices de l'énonciation se multiplient, ce qui est souvent caractéristique de la forme épistolaire. Expéditeur comme destinataires apparaissent à travers des termes tels que je et vous ce qui souligne le caractère d'échange, ou du moins de volonté d'échange. - Mais au-delà de ces pronoms, Boris Vian apostrophe directement le destinataire avec M. [...]
[...] En effet, son message est toujours d'actualité. De la dénonciation des horreurs de la guerre et de l'aveuglement du pouvoir à la transmission d'un message pacifiste, l'écrivain a composé une chanson aux résonances universelles, lui conférant du même coup le rang d'écrivain engagé, bien qu'il ne s'agisse pas de son seul écrit de révolte. [...]
[...] II) La révolte de Boris Vian L'expression de l'insoumission Le Déserteur est un cri de révolte. Le titre même est susceptible d'attirer immédiatement les foudres des autorités. En effet, en temps de guerre, déserter est un crime punissable de mort. Rapidement, on s'aperçoit que l'émetteur veut provoquer ouvertement les autorités en incitant à la désertion et en refusant la guerre : Et je dirai aux gens, Refusez d'obéir, Refusez de la faire, N'allez pas à la guerre, Refusez de partir Il ne s'agit donc pas uniquement de déserter à titre individuel, mais d'inciter le plus grand nombre à revendiquer un comportement pacifiste. [...]
[...] Le texte étudié ici est Le Déserteur, une chanson antimilitariste composée en 1954 sur une musique d'Harold Berg. D'abord en proie à la censure, la première version du texte ne trouve aucun éditeur. En effet, Paul Faber, conseiller municipal de la Seine, est choqué par la chanson et demande à ce qu'elle soit censurée. En guise de réponse, Boris Vian écrit une lettre qu'il diffuse partout : Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber. Mais la censure l'emporte, puisque l'interdiction de l'œuvre n'est levée qu'en 1962. [...]
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