Le poème "Je ne sais pourquoi" fait partie du recueil "Sagesse" publié en 1881 et a été écrit en prison. Verlaine qui a été incarcéré pour avoir tiré sur son ami Rimbaud veut chasser les voix impures de la haine et écouter la voix terrible de l'amour. Il ne sait pas pourquoi il n'en veut pas à son ami Rimbaud qui l'a abandonné. Au contraire il l'aime toujours (il ne le reverra cependant jamais) et veut conserver de lui les bons souvenirs des traversées maritimes effectuées avec lui entre l'Angleterre et la France quelques années plus tôt (...)
[...] Ce n'est pas un cri de douleur mais une sorte de plainte, d'appel au secours. Si la mouette peut annoncer le rivage à quelque naufragé, elle suit surtout d'instinct les bateaux de pêche à la recherche de poissons rejetés à la mer. Son vol n'a rien de majestueux, il est irrégulier, son aile parait " d'effroi " " inquiète et folle Sa liaison avec Rimbaud était considérée au XIXe comme de la folie. De plus le rythme contient des brisures. [...]
[...] Il ne sait pas pourquoi il n'en veut pas à son ami Rimbaud qui l'a abandonné. Au contraire il l'aime toujours (il ne le reverra cependant jamais) et veut conserver de lui les bons souvenirs des traversées maritimes effectuées avec lui entre l'Angleterre et la France quelques années plus tôt. Il a suivi Rimbaud, par instinct, par ivresse de soleil et liberté pour échapper à son obsession d'un esclave martyrisé par le temps. L'ivresse comme un remède à l'horrible fardeau du temps rappelle le poème de Baudelaire " Enivrez-vous de vin, de poésie et de vertu. [...]
[...] Verlaine joue sur l'analogie poète-oiseau pour nous donner l'image d'un bonheur perdu, celui d'un poète qui protégeait sous son aile protectrice un poète enfant appelé Rimbaud. Poème symboliste, je ne sais pourquoi nous rappelle la fascination de Rimbaud pour Verlaine. Quelques années plus tôt, il a tout quitté pour le suivre. Verlaine écrira d'autres poèmes sur son ancien ami. Ici il utilise le thème du poète-oiseau avec son chant et s'apparente au travail du musicien qui cherche à atteindre la sensibilité, à communiquer des impressions et suggérer plus qu'à peindre par l'agencement mystérieux et harmonieux des mots et leur transfiguration symbolique. [...]
[...] Il n'arrive pas à fixer sa pensée " à tous les vents balancée Verlaine est convaincu de la supériorité du poète, dont la conscience est liée à un univers aérien et céleste. Mais spiritualité et matérialité, ciel et terre s'opposent. La mouette qui quitte son univers céleste pour plonger dans un univers qui n'est pas le sien, la mer, en ressort meurtrie. En répétant en fin de poème la première strophe, Verlaine insiste sur son incompréhension qu'ajoute encore le doublement de l'interrogation pourquoi. [...]
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