La promenade du poète se déroule dans un décor ambivalent où les éléments évoquent un monde fascinant, à la fois réel et imaginaire. Certes Verlaine décrit avec réalisme et précision les composantes naturelles calmes et tranquilles, dans un espace et un temps proches de la réalité, mais rapidement le lecteur se trouve projeté dans un monde imaginaire où le cadre de la promenade se révèle inquiétant, voire lugubre (...)
[...] On rencontre les assonances de la nasale (couchant, vent, grands, Tristement) qui disséminent alors tout au long du poème un effet de gémissement, de plainte et des verbes à l'imparfait (j'errais, évoquait, rappelaient ) pour ajouter à la durée. De plus, le thème de la souffrance (Promenant ma plaie, vers 12) évoque la blessure et renforce ce sentiment de tristesse. Puis, après ces souffrances de l'amour devenues des délires, la promenade continue et le lecteur retrouve un paysage identique malgré les événements. [...]
[...] Ces Saturniens, parmi lesquels se range Verlaine, figurent une sorte de communauté imaginaire à laquelle se trouvent associés tous ceux qui subissent l'influence de la fauve planète Après un Prologue qui explore et récapitule les rapports entre le poète et la communauté des hommes, les différentes sections du recueil ont successivement pour nom Melancholia, Eaux-Fortes, Paysages tristes, Caprices et un ensemble de douze poèmes éclectiques qui constituent la dernière n'obéissant pas à la logique architecturale qui semble devoir présider à l'ensemble. Enfin, le recueil est conclu par un Épilogue. Promenade sentimentale est le troisième poème de la section Paysages tristes des Poèmes saturniens. Cette section est dédiée à Catulle Mendès, auteur de Philomena et vraisemblable inspirateur de la forme de ce recueil de Verlaine. Le poète y fait une promenade souvenir en solitaire. Il regrette l'absente dont il restitue imaginairement la présence en assimilant la brume à un fantôme, souvenir d'une défunte. [...]
[...] Verlaine, poète maudit, exprime à travers sa vision d'un paysage crépusculaire ses sentiments d'isolement et d'angoisse face à la vie. Thème récurrent chez l'auteur, la mélancolie prend ici l'apparence d'une complaisance morbide. C'est un poème bien classique qui joue sur les effets de miroirs, les répétitions de mots, les inversions et les symétries autour des trois termes errais, saulaie et plaie. S'achevant par un apparent retour à l'équilibre, ce poème s'enferme cependant dans le ressassement d'une tristesse, d'une blessure et d'une solitude en décalage avec le titre plein d'attente et d'espoir. [...]
[...] La Promenade sentimentale est une promenade funèbre de fin de journée, à travers un paysage aquatique qui lui renvoie son image. Composé d'hexasyllabes, ce poème fusionne l'univers du poète à celui du paysage et souligne ainsi leur partage des mêmes souffrances, suggérant l'absence de séparation entre le moi du poète et le monde. Le cadre d'une promenade La promenade du poète se déroule dans un décor ambivalent où les éléments évoquent un monde fascinant, à la fois réel et imaginaire. [...]
[...] Le poète est bien seul dans sa promenade, et le verbe errer traduit son manque de but, son désarroi et sa souffrance. Dans le même sens, on relève la sifflante qui parcourt le poème (suprêmes, Tristement, seul, saulaie, sarcelles) et forme une sorte de rebond à la surface de l'eau, établissant une équivalence musicale entre la solitude du poète et la nature. - La douleur du poète Sur un ton triste et par métaphore interposée, le poète compare sa douleur, la cicatrice de son amour, à une plaie (vers le terme étant une métaphore désignant une blessure qui tourmente l'âme. [...]
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