- L'emploi de la première personne du singulier
Le " je " de l'auteur s'adresse à un " tu " inconnu qui pourrait aussi bien être lui même (soliloque). Il s'oppose au elle qui introduit le récit du rêve. Verlaine reprend le " je " qui rappelle le mal-être chanté par les romantiques, pour nous suggérer peut-être que seul un être idéal pourrait déchiffrer son coeur, partagé entre les hommes et les femmes.
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[...] Son existence est onirique, elle est immatérielle, Verlaine ne se souvient même pas de son physique. Si au fil de la progression, on observe la femme en tant que terme constant du poème, elle passe dans le vers 2 du rôle de " femme inconnue " a celui d'un sujet d'amour " que j'aime " puis d'un sujet aimant " qui m'aime Dans le dernier tercet, elle s'éloigne complètement " des voix qui se sont tues - Le flou de son portrait Il n'est pas question d'une femme en particulier mais de la femme en général. [...]
[...] - Valeur de l'exclamation et des interrogations Par l'exclamation " hélas Verlaine déplore peut-être qu'une seule personne et qui plus est appartenant au monde onirique puisse l'aimer et le comprendre, mais rien dans le texte ne nous permet de l'affirmer. Il peut également déplorer que cette femme appartient au royaume des morts, et dans ce cas sa créature de rêve ressemble plus à un ange. Les deux interrogations nous confirment dans cette voie. Il ne s'agit pas du rêve d'une rencontre possible mais au contraire de celui d'une rencontre impossible. La femme de Verlaine manque de précision, elle est envisagée d'une façon globale et abstraite. [...]
[...] D'une vision globale de la femme idéale amoureuse et soumise, on passe à des détails " son nom doux et sonore son regard " pareil à celui des statues", sa voix " l'inflexion des voix qui se sont tues " qui donne à cette femme un semblant d'identité. - Sa métamorphose Verlaine fait souvent ce rêve sans préciser depuis combien de temps. La femme dans cette évocation devient un monument d'espoir sculpté dans l'imaginaire. Mais dans sa réalité que l'on devine dans les derniers vers ne représente-t-elle pas le miroir abstrait dont a besoin le poète pour que lui soit retournée l'image de sa souffrance qui amplifiée devient la source du pouvoir magique du poète. [...]
[...] Il s'oppose au elle qui introduit le récit du rêve. Verlaine reprend le " je " qui rappelle le mal-être chanté par les romantiques, pour nous suggérer peut-être que seul un être idéal pourrait déchiffrer son cœur, partagé entre les hommes et les femmes. - L'emploi des adjectifs possessifs Verlaine accentue sa présence à travers les multiples adjectifs possessifs à la première personne, mon front, mon cœur. Ces adjectifs renforcent l'idée que le poète est bien le principal personnage du texte - L'effet des répétitions Les répétitions sont souvent d'apparentes maladresses mais ici elles produisent un effet d'envoûtement pour mieux nous faire pénétrer le charme de la parole. [...]
[...] Il ne se rappelle plus du nom mais simplement de sa sonorité " doux et sonore La présence des statues, qui figent le temps lui donne ici un repère. Mon rêve familier est l'occasion pour Verlaine d'évoquer la dure condition de poète meurtri par son hyper sensibilité et de parler de lui même. Verlaine s'est caché derrière la femme qui lui apparaît dans son " rêve familier " pour nous concentrer sur son sort et nous faire connaître son drame intérieur. [...]
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