"L'Auberge" est un poème de Paul Verlaine, poète de la deuxième moitié du XIXème siècle, qui fut publié en 1885. Verlaine s'inscrit dans la lignée de Baudelaire et de Rimbaud, s'attachant à bouleverser les codes poétiques classiques et à renouveler les thèmes. Dans "L'Auberge" il fait le choix de décrire une auberge de l'extérieur à l'intérieur, pour mettre en avant sa simplicité et le bonheur qui y règne. Nous allons étudier la versification de ce sonnet en nous demandant comment les choix de Verlaine contribuent à reconstituer l'atmosphère de l'auberge. Notre étude s'attachera donc à décrire les différentes caractéristiques métriques, rimiques et strophiques mises en oeuvre par Verlaine et l'impact de celles-ci sur le lecteur.
Tout d'abord revenons sur l'aspect général du poème. On remarque qu'il s'agit d'un sonnet car il est composé de quatorze vers, découpés en deux quatrains et deux tercets. Ce sonnet est français et non italien. En effet, les deux premières strophes sont en rimes embrassées (ABBA) alors que les deux tercets sont composés d'une rime suivie (CC) et de deux rimes croisées (DEDE), ce qui est propre au sonnet français. Le choix du sonnet pour traiter un sujet commun comme une auberge n'est pas anodin car c'est conférer à l'auberge un statut qu'elle n'a pas dans la réalité : c'est lui rendre hommage (...)
[...] Par cette description progressive, Verlaine nous a fait visiter l'ensemble des lieux. L'ensemble donne l'impression d'une caméra progressant sur le chemin qui conduit à l'auberge et dressant par la suite un panorama de celle-ci, avant de repartir vers l'horizon, le tour achevé. L'Auberge est un poème essentiellement descriptif qui dépeint l'ambiance conviviale, chaleureuse et accueillante des lieux tout en montrant sa simplicité et son côté rustique. Cette auberge est une allégorie de toutes les auberges et porte pour enseigne le Bonheur car c'est à ce terme que Verlaine veut associer ce genre d'endroit. [...]
[...] Les 6/6 sont plus rares. Dans les deux cas, les coupes et césures sont placées de sorte que les parallèles des éléments ressortent davantage. La lecture du poème est très orientée par les marques de ponctuations comme nous l'avons vu auparavant. Tout ceci contribue à montrer qu'il y a toujours quelque chose à observer dans cette auberge, que le regard ne se fixe jamais. On notera les petits effets d'allitérations dans de nombreux vers, pour accentuer l'effet de scansion des vers. [...]
[...] L'exemple le plus marquant de ces enjambements faibles est compris du vers 6 au vers 8. Il est claire que le vers 7 apparaît plus comme un ajout, une parenthèse, une précision du vers conduisant au vers qu'un vers complètement autonome. C'est-à-dire que après la fin du vers 6 on aurait très bien pu avoir directement le vers 8. L'enjambement est donc successif entre ces trois vers, ils se lisent à la suite, sans pause, sinon on ne comprend plus qui est le sujet de Parle ni sa place. [...]
[...] Ceux-ci sont quasiment présent dans tous les vers du poèmes. Ainsi à murs blancs répond toit rouge à brûle répond saigne à vin bleu répond pain tendre à ici l'on fume répond ici l'on chante et ici l'on dort à hôte répond hôtesse . et ainsi de suite. Le poème est donc constitué sur ces jeux de réponses, de parallélismes, de comparaisons qui permettent à Verlaine d'accumuler encore une fois les détails et de les retranscrire en un minimum de vers, pour traduire la richesse des lieux, son dynamisme, ses qualités. [...]
[...] Ce choix produit un effet d'accumulation qui est présent dans la suite du vers et pleins de teigne Le troisième enjambement très marqué se situe au vers 9-10. Il s'agit cette fois-ci d'un contre-rejet dont le début comme à aux images comme nous l'indique la présence de la virgule après poutres permettant au lecteur une pause. Ce contre-rejet permet à la fois de créer un effet d'attente : quel type d'images peut bien avoir cette auberge sur le plafond ? [...]
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