"Le vase d'Or", Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1813) - les personnages féminins

Résumé du document

Hoffmann était un écrivain et compositeur romantique allemand, né en 1776 et décédé en 1822. Il a exercé une influence considérable sur les auteurs et musiciens de son époque. Il étudiera le droit à l'université de Königsberg, sa ville natale, mais abandonnera des années plus tard sa carrière dans la magistrature pour se consacrer à son art, celui de l'écriture, mais aussi celui de la musique et de la peinture.

Consacrant cette étude aux personnages féminins dans l'œuvre d'Hoffmann : "Le vase d'Or", il est essentiel de rappeler que son évolution vers la littérature d'imagination n'est pas sans rapport avec sa propre fascination du monde de la femme. Ses passions ou au contraire ses désillusions laissèrent des traces considérables dans ses écrits.

Nous nous demanderons comment, à travers son œuvre "Le vase d'Or", Hoffmann fait de ses personnages féminins la base de la création fantastique.

Extraits

[...] L'effet fantastique détient donc une importante incidence sur la réalité. II L'effet fantastique L'apparition du fantastique dans le récit est bouleversante. Elle renverse l'ordre des choses, et renverse les personnages. Aussi nous verrons en quoi les apparitions fantastiques féminines créent une fissure du réel, une fascination amoureuse pour Anselme et une véritable tentation pour Véronique. Chaque intervention dans le récit d'un être fantastique, ici Serpentine ou la sorcière, brise petit à petit l'image du monde réel. La première fissure apparaît avec la sorcière. La deuxième avec Serpentine. [...]

[...] Le symbole même du serpent, repris au compte de la sorcière, participe à cette opposition puisqu'il apparaît à la page 29 : Le cordon se déroula en un monstrueux serpent, blanc, diaphane, qui l'enveloppa et l'étreignit, laçant ses anneaux de plus en plus serrés, si bien que ses os triturés et broyés s'émiettèrent dans un affreux craquement et que le sang gicla de ses veines, pénétra le corps du serpent et le teignit de rouge. Dernière dualité, celle qui est présente dans le personnage même de la veille sorcière, puisqu'elle incarne l'horreur par ses manipulations occultes de la magie et puisqu'elle incarne dans le même temps la maternité. Elle reste en effet la nourrice de Véronique, la vieille Lise et ce malgré son statut fantastique. [...]

[...] Véritable mirage de la femme, sa forme même, celle du serpent, évoque le glissement, comme si à chaque instant elle pouvait s'échapper : P.85 Il avait lui-même enlacé sa taille divinement gracile ; mais si lisse, si fuyant était le satin moiré de sa robe que la peur le prit de la voir soudain se dégager et lui glisser entre les mains Ainsi un doute subsiste quant à sa véritable présence, est-elle l'objet d'hallucination, comme toute cette histoire ? P.22 il percevait de mystérieux chuchotements : Anselme ! Anselme ! Ne vois-tu pas que nous sommes toujours là, à te précéder ? Sœurette te regardera encore, va ! Mais aie confiance en nous, croie en nous, crois en nous, crois en nous ! [...]

[...] L'analyse s'axera sur trois points : en présentant les trois personnages féminins centraux, nous étudierons le principe de dualité qui les façonne. Ensuite nous nous pencherons sur l'effet fantastique pour enfin aborder le lien fort entre Serpentine et l'enjeu de l'œuvre d'Hoffmann. I Un principe de dualité au sein des personnages féminins Les trois personnages féminins principaux du Vase d'Or sont la sorcière, Serpentine, ainsi que Véronique. Il est en effet intéressant de remarquer que la construction de ces personnages s'appuie sur des correspondances, correspondances qui marquent d'autant plus la dualité présente. [...]

[...] L'effet fantastique est donc bien lié aux personnages féminins, que ces derniers soient acteurs du fantastique (La sorcière et Serpentine) ou qu'ils soient affectés par le fantastique (Véronique). La question que nous pouvons désormais nous poser concerne l'enjeu du Vase d'Or, et son lien avec l'image de la femme, notamment Serpentine. III L'enjeu de l'œuvre d'Hoffmann Pour commencer il est intéressant de remarquer qu'il plane sur le Vase d'Or un principe d'incertitude. Le doute constant fait partie intégrante de l'enjeu de cette œuvre. [...]