Commentaire littéraire en deux parties de l'incipit de L'Enfant, du début à "Mon premier souvenir date donc d'une fessée". La première partie dégage les thèmes principaux du passage, qui seront traités par la suite dans le roman, et montre donc le fonctionnement assez traditionnel de cet incipit. La seconde partie du devoir porte sur les registres utilisés par l'auteur et l'originalité de la narration.
[...] Il ne faut pas gâter les enfants cette assertion n'a en soi rien de répréhensible, au contraire, elle semble dénoter d'un certain bon sens maternel. Mais quand le dire est immédiatement associé au faire, qui consiste à fouetter l'enfant, le principe d'éducation apparaît comme dévoyé. De gâter à fouetter il y a toute une palette de traitements ignorés. Les principes de la mère sont d'ailleurs immédiatement tournés en dérision, puisque le fouet, au lieu d'être punitif, est préventif : l'enfant est battu tous les matins le fouet est devenu rituel : Jacques, je vais te fouetter ! [...]
[...] C'est pourquoi il sera intéressant de montrer comment l'auteur met en place, de manière conventionnelle, les thèmes principaux du récit dans l'incipit, et comment la tonalité choisie déconcerte tout en préparant le lecteur à plonger dans cet univers violent. I. La mise en place des principaux thèmes du roman : un incipit classique 1. Le choix de la chronologie L'Enfant, qui n'est pas une autobiographie au sens strict selon la définition de Philippe Lejeune, est un roman autobiographique, ou une autobiographie romancée. [...]
[...] Conclusion Dans L'Enfant, Jules Vallès évoque ses souvenirs douloureux d'enfant battu et mal aimé. Il plonge dès l'incipit le lecteur dans son quotidien fait de coups et de frustrations, en présentant les principaux thèmes du roman : la violence, l'absence de tendresse, la solitude ; celui de l'éducation sera développé par la suite avec la description du système scolaire. Mais l'auteur parvient à mettre à distance ses émotions en mêlant au registre pathétique de l'ironie et du comique, créant un système de narration original, entre rires et larmes, entre réalisme et onirisme, une sorte de lyrique drôle selon les mots de Céline. [...]
[...] Elle voulait d'abord le montrer à tout le monde, ameuter les voisins autour ; mais elle a pensé que ce n'était pas le moyen de le sauver, et elle a inventé autre chose. Lorsqu'elle entend ma mère me dire : Jacques, je vais te fouetter ! - Madame Vingtras, ne vous donnez pas la peine, je vais faire ça pour vous. - Oh ! chère demoiselle, vous êtes trop bonne ! Melle Balandreau m'emmène ; mais, au lieu de me fouetter, elle frappe dans ses mains ; moi, je crie. Ma mère remercie, le soir, sa remplaçante. A votre service répond la brave fille, en me glissant un bonbon en cachette. [...]
[...] Elle demeure au- dessous de nous. D'abord elle était contente : comme elle n'a pas d'horloge, ça lui donnait l'heure. Vlin ! Vlan ! Zon ! Zon ! voilà le petit Chose qu'on fouette ; il est temps de faire mon café au lait. Mais un jour que j'avais levé mon pan, parce que ça me cuisait trop, et que je prenais l'air entre deux portes, elle m'a vu ; mon derrière lui a fait pitié. [...]
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