Connu pour son étrangeté, Edgar Allan Poe, avec
[...] II - Un récit surnaturel Un monde d'illusions Sommes-nous dans un récit à la première personne, un conte ? Car, en effet, à bien des égards, cet incipit s'apparente à celui d'un conte, mais pas seulement. Certes, de par ses généralités, l'absence des précisions spatio- temporelles ainsi que les descriptions plus allusives que réelles et relevant parfois du merveilleux -mais ne nous y trompons pas, les allusions sont plus apparentes que réelles, car derrière des termes qui sembleraient somme toute anodins, se cachent des significations plus ardues- nous sommes plus à même de penser être en présence d'un conte. [...]
[...] Le Mal à combattre Et, dans ce contexte, le narrateur tente de livrer un combat. Il analyse d'ailleurs de manière très cartésienne ce qui se passe. C'est sans doute pour cette raison qu'est employé le pronom nous manière qu'il a d'intégrer autrui à sa façon de penser. Manière également de se réconforter, de faire face à ses propres doutes. Le verbe annihiler est employé pour marquer la destruction, mais le modalisateur peut-être laisse planer le doute, car le narrateur oscille constamment entre ce sentiment et ses réactions violentes induites par l'ambiance du lieu. [...]
[...] Existe également une référence à la folie. A cet égard, l'utilisation des périphrases, leur gradation, agitation nerveuse maladie physique aiguë, pour finir en affection mentale procèdent par delà le choc quelles produisent, à l'exacerbation du mal qui est le paroxysme du spleen. Tout se passe comme si le Mal, toujours cher aux romantiques, avait triomphé et qu'in fine, le narrateur désabusé, finisse par ne plus croire en rien dans une sorte d'aliénation nihiliste. Conclusion : Nombre d'éléments, sans être exhaustifs, et on le voit dans cet incipit, définissent le fantastique. [...]
[...] La nature, ce troisième personnage du récit. D'emblée l'inquiétude transparaît dans cette journée qualifiée de fuligineuse, sombre et muette comme si elle avait d'emblée quelque chose à cacher. Et une sorte de fatalité s'abat déjà lorsque les éléments sont prompts à se déchaîner. C'est en ce sens, semble-t-il, que nombre de références au divin doivent être analysées, lorsque, par exemple, le ciel est mentionné, mais pas seulement. Tout un lexique, on l'a vu, y est apparenté et se retrouve ici. [...]
[...] Mais la maison est vite qualifiée par le terme de bâtiment comme si elle perdait, de par cet aspect plus général, son caractère. Ou sans doute le narrateur essaye ainsi d'en diminuer l'importance mais paradoxalement, de par sa masse, la maison devient plus imposante. Un coup d'œil d'ailleurs suffit à le pétrifier. Son regard cherche à ne pas s'y attarder. Pourtant, la maison devient vite un sujet d'obsession. Elle semble lui avoir jeté un sort. Il ne la voit plus à la dérobée mais il s'attarde dans une sorte de langueur impressionniste : Je regardais ce tableau dit-il. Il la contemple. [...]
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