Ce document est un commentaire de texte complet et entièrement rédigé d'un extrait issu d'"Organon, Les Seconds Analytiques" écrit par Aristote au IVème siècle avant Jésus-Christ. Si l'affirmation d'Aristote se révèle exacte, comment peut-on dès lors inclure la notion de science dans la réalité concrète ? Pour répondre à cette problématique, nous verrons tout d'abord que les démonstrations dont parle le philosophe ne sont pas forcément relatives à l'individuel. Ensuite, nous verrons pourquoi la démonstration est nécessaire à l'existence de la science. Enfin, nous verrons que, lorsque l'on a connaissance de la cause d´un évènement, cette connaissance engendre le savoir issu du principe de l'induction, à savoir l'analyse de plusieurs cas particuliers amenant à une connaissance universelle
[...] C'est donc la démonstration qui amène à savoir ce qu'une chose est, alors que la perception ne permet « que » de savoir qu'une chose existe. Le philosophe utilise ensuite l'exemple de la Terre et de la Lune, en expliquant que, sans la connaissance de la cause, on ne peut que percevoir le résultat, l'éclipse. La cause de ce phénomène, elle, n'est pas perceptible : c'est la connaissance qui permet d'appréhender la cause. Ainsi, comment relier entre elles la démonstration universelle avec la réalité ? [...]
[...] En d'autres termes, la sensation, par le biais de nos cinq sens, ne peut représenter un savoir, selon Aristote. Pour lui, il existe au moins une démonstration qui tendrait vers l'universel, à partir d'une « pluralité de cas » (ligne 14). Ainsi, l'individuel semble échapper à l'universel. Science et nécessité de la démonstration Au travers de l'exemple du triangle, Aristote explique que la perception que le « triangle a ses angles égaux à deux droits » (ligne (somme des angles égale à 180 degrés) ne suffit pas pour que l'on puisse parler de science, et ce parce que « la sensation porte nécessairement sur l'individuel » (ligne 8). [...]
[...] Ainsi, la science se révèle bien moins fiable que ce que l'on pourrait s'imaginer, car elle ne repose pas sur des certitudes universelles qui le seront toujours : une nouvelle découverte peut tout à fait venir ébranler une certitude jusque-là bien ancrée. C'est peut-être tout simplement que la science ne détient pas la certitude que l'on souhaite pourtant lui attribuer ; elle reste en perpétuel mouvement et ne peut tendre vers l'universalité. Finalement, la seule vraie universalité ne reposerait-elle pas en Dieu, si tant est que l'on y croit ? [...]
[...] L'auteur a tenté de prouver que seul l'universel est science et permet la démonstration et la connaissance des causes des évènements. Pourtant, en excluant la perception de la science, on peut exclure un élément qui pourrait se révéler être une connaissance indispensable à l'universel. Aristote propose alors une solution : l'induction. En répétant l'observation minutieuse d'un évènement, on arrive à une « pluralité de cas » qui amène à son tour à l'universel. Mais cette solution comporte un problème, qui est celui que l'induction ne permet pas forcément de garantir que la solution sera toujours la même à chaque fois. [...]
[...] C'est de cette manière qu'Aristote présente sa solution à cette problématique. Cependant, existe-t-il des objections à cette solution ? On peut assez facilement se demander si l'induction est un procédé suffisant pour affirmer qu'une proposition est toujours vraie : en effet, ce n'est pas forcément parce qu'il y a pluralité de cas que tous les cas seront toujours pareils, tout le temps. Ainsi, l'universalité des prémisses est remise en cause et la démonstration qui a amené à l'universel peut ne se cantonner que dans le sillage de l'hypothèse. [...]
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