Commentaire de Français niveau Lycée sur un extrait du chapitre 2 du roman Une Vie de Guy de Maupassant, dans lequel est présentée la mère de Jeanne, la baronne Le Perthuis des Vauds : depuis "un médecin consulté dix ans auparavant" jusqu'à "quand elle était sa fiancée, et d'autres encore".
[...] La triple occurrence du mot "lettres" à la ligne 25 insiste sur leur grand nombre et leur importance. Sa mélancolie est suggérée à la ligne 19 dans le nom "regrets": la baronne vit dans le passé mais également dans la fiction. Les mots "roman(s)" (l.12 et 21) ainsi que "romances" (l.17) nous la représente dans ses "rêves" (l.15), ses "songeries" (l.20). Sa flânerie imaginaire est mise en relief lorsque Maupassant affirme que "sa pensée vagabonda à travers des aventures tendres" (l.14). [...]
[...] Dans ce passage, l'auteur nous décrit sa mère : la baronne du Perthuis des Vauds. Comment Maupassant nous fait-il sa présentation? Nous verrons que l'auteur s'attache à décrire physiquement son personnage puis qu'il lui attribue un caractère bovaryste et qu'enfin son environnement entretient son caractère rêveur. Portrait physique de la baronne Sa transformation La baronne a évolué physiquement puisque de mince elle est devenue très forte. L'auteur emploie une comparaison hyperbolique "plus mince qu'un roseau" (l.10) pour nous montrer qu'elle était "fort jolie" (l.10). [...]
[...] Nous pouvons également rapprocher l'héroïne de sa mère par rapport à la tromperie de Julien. En effet, nous apprenons à la fin du passage que cette dernière aimait lire "d'autres" (l.26) lettres que celle de son époux. Or, nous l'apprendrons à son décès, la baronne a trompé son époux, Jeanne en sera profondément affectée d'autant plus que lorsqu'elle découvre cet adultère, elle-même se sait trompée par Julien. Transition: Le caractère sensible, mélancolique et rêveur que les femmes adoptent à cette époque, trasmis de mère en fille comme de la baronne à Jeanne, se trouve exacerbé ici par le paysage favorable à l'errance de la pensée. [...]
[...] Maupassant compare ces aventures imaginaires à "une boite à musique" (l.16) qu'elle remonte à loisir. Conclusion: Finalement, nous constatons que l'auteur nous présente la baronne à travers son évolution physique et sa maladie. Il aborde aussi son extrême sensibilité qui nous rappelle celle évoquée plus tôt pour sa fille. Enfin, l'auteur fait correspondre à son personnage un paysage normand qui encourage son penchant rêveur. Ce trait de caractère est commun à beaucoup d'héroïnes romanesques du XIX° siècle dont Emma Bovary, personnage éponyme du chef d'œuvre de Flaubert, le mentor de Maupassant. [...]
[...] Elle s'y accroche "obstinément" "avec énergie" (l.4) à tel point que le baron, Jeanne et Rosalie prennent la place du médecin, ce qui la conforte dans son image de grande malade fragile. Elle fait une fixation comme le soulignent les locutions adverbiales "à tout propos", "si souvent" (l.6). En outre, elle semble très fière de sa maladie, en une attitude que l'on peut apparenter à celle d'un enfant. En effet, elle répète à loisir son nom dont elle ne comprend "guère la signification" (l.2). [...]
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