Ultima verba, Les Châtiments, VII, 17, Victor Hugo, écrivain romantique, poésie, Jersey, pamphlet poétique, Napoléon
Victor Hugo (1802-1885) est considéré comme le plus important des écrivains romantiques de la langue française, ayant contribué, tout comme Baudelaire, au renouvellement de la poésie et de la littérature. Sous le Second Empire, opposé à Napoléon III, il s'exile à Jersey après le coup d'État du 2 décembre 1851 qu'il condamne vigoureusement pour des raisons morales. Il fait partie des quelques proscrits qui refusent l'amnistie décidée quelque temps après.
[...] - Le jeu sur les rimes va donner plus de force à ce final épique. Les rimes masculines sonores en a de Sylla (vers 26) et celui-là (vers 28) s'opposent fermement. Les sonorités orchestrent ce tableau : aux vers 25 et 27, la répétition de la voyelle aiguë i occurrences) alliée à des sons forts (que, qu'un, celui-là) met progressivement l'emphase sur le dernier vers. La force de la parole de l'auteur Cette mise en scène spectaculaire a pour but de montrer que la parole du poète est aussi forte que des actes. [...]
[...] III- Une revendication d'originalité et la force des mots À travers l'expression de ses sentiments et la force de ses vers, Hugo se pose en figure emblématique du poète engagé dont l'arme est la parole. Ainsi, les multiples occurrences du pronom personnel je (répété treize fois, le plus souvent en tête de vers) ou de sa forme tonique moi témoigne de l'omniprésence de l'auteur qui se met lui-même en scène afin de mieux affirmer son originalité. Une attitude théâtralisée Le texte donne plusieurs images composant un portrait théâtralisé et impressionnant du poète : - il est debout (vers les bras croisés (vers évoquant la posture du héros romantique-type - le portrait est complété par de nombreuses comparaisons qui soulignent son originalité. [...]
[...] Une critique de l'entourage de Napoléon III La critique s'étend à l'entourage de Napoléon III. Hugo dévoile la vérité sous l'apparence officielle et révèle la contagion des vices de l'empereur à tous ses partisans qu'il désigne par : - le terme péjoratif de valets (vers et la métonymie les têtes courbées (vers - la lourdeur des sonorités en on qui reviennent par six fois dans les vers 7-8 et le rythme régulier que leur imprime la répétition du son t : Tandis que tes valets te montreront ton Louvre,/Moi, je te montrerai, César, ton cabanon. [...]
[...] Ce poème montre l'efficacité de la poésie engagée, pour peu qu'elle ne soit pas trop ancrée dans les événements auxquels elle se réfère et accède à un degré d'universalité qui lui fasse transcender le temps. Il peut être le chant de tout opposant, puisque Napoléon III n'est pas nommé, de tout exilé insoumis, une leçon de démocratie. [...]
[...] Les sentiments passent par de discrètes allusions personnelles : la référence au Tombeau de mes aïeux (vers 16) suggère implicitement celui de sa fille Léopoldine, tandis que l'évocation du nid de mes amours (vers 16) est une métaphore qui rappelle la poésie de Ronsard. Une émotion intense En contraste avec cette délicatesse affective, le ton se fait parfois poignant : - la triple apostrophe à la France personnifiée se développe sur un ample groupe ternaire, rythme de l'émotion, et est mise en relief par la coupe et le hiatus aimée//et (vers prenant des accents épiques. - L'abondance tout au long du poème de verbes, conjugués pour la plupart au futur de certitude, insuffle élan et amplitude à la parole de Hugo. [...]
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