Typologie des personnages féminins, roman contemporain, mort tragique, environnement social ou familial, instabilité des personnages
Les personnages romanesques ont une place des plus importantes dans le roman traditionnel ; ils sont porteurs d'une véritable identité, de valeur et ont généralement un objectif à accomplir. Cependant, dans le roman contemporain, les nouveaux romanciers, tels Modiano ou Le Clézio, ont une vision totalement différente de ceux-ci ; l'exemple des personnages féminins est suffisamment démonstratif ; des femmes mystérieuses, sans réelle identité, généralement vouées à un avenir tragique…
[...] Elles tentent de lutter contre ce pouvoir, de résister au contrôle de leur vie. Les lieux les agressant, Hyperpolis et Paris sont vécus comme étant de redoutables adversaires ; Hyperpolis est vu, aux yeux de Tranquilité, comme un monstre un géant dont elle est prisonnière tout comme la région parisienne, selon Jacqueline, dont elle est condamnée à rester. Elles luttent pour s'échapper ; Tranquilité essaie de fuir, de tromper les micros, les caméras et protège ses amis des menaces qu'ils représentent, essayait de ne pas lire ce qui était écrit (p59) Pour se protéger de ces dangers, l'une se réfugie dans une chambre, l'autre se réfugie dans un café, où elles peuvent ainsi se réfugier, se sentir en sécurité. [...]
[...] Les auteurs, afin de mettre en évidence ce lien direct à l'identité des personnages, utilisent le jeu des lumières. Que se soit chez Louki ou Tranquilité, l'agression des lumières et la recherche de l'ombre sont omniprésentes. Effectivement elles se sentent toutes les deux agressées par la luminosité ; Tranquilité cherche à fermer la porte des lumières tellement elle en est paralysée (p122), Louki ne fait que la subir sensation d'angoisse j'étais prise de vertige Tranquilité en devient même l'esclave (p283). [...]
[...] Nous ne connaissons rien de plus sur leur apparence physique, contrairement au roman traditionnel où le personnage est décrit de manière très précise, tel un portrait. Des contrastes caractérisent également ces deux personnages modernes, surtout visibles chez Louki mais pas pour autant absent chez Tranquilité. Cette dernière est décrite par les trois narrateurs comme une personne discrète, réservée et peu bavarde, comme l'informe le policier lors d'un interrogatoire pour vagabondage nocturne. Cependant, l'étudiant de l'école des mines (premier narrateur), met en évidence que c'est elle que l'on remarque d'abord (p12) ; elle se démarque par son allure et ses vêtements distingués. [...]
[...] Elle se compare même à Louise ; j'ai remplacé au stylo bille le prénom par le mien. Jacqueline du Néant (p96). Les deux protagonistes commencent à lâcher prise, elles ne résistent plus face à la pression constante de leur environnement, des lumières, des objets ; c'est particulièrement le cas chez Tranquilité qui ne résistait presque plus déjà (p53). Les tristes héroïnes de Modiano et Le Clézio, avaient donc leur destin bel et bien tracé par les auteurs mais, ont été accéléré par leur environnement naturel/urbain, social et familial. [...]
[...] Cette idée est donc paradoxale ; comment se font-elles remarquées alors qu'elles font tout pour ne pas l'être ? Puis, comme l'explique son propre surnom, qui n'est donc pas un choix anodin venant de l'auteur, Tranquilité est souvent représentée par son calme et sa sérénité. Or, elle vit de nombreux moments d'angoisse, de panique et de confusion ; si je commençais par le commencement, si je savais où est le commencement. D'abord, mon nom, mon âge, mon adresse, et cetera. [...]
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