Sciences humaines et arts, Les Trois Soeurs, Acte III, Tchekhov, Natacha, Moscou, incendie, André Macha
L'acte II a vu apparaitre le rôle croissant de Natacha au sein de la maison (en contraste total avec l'acte I) qui prend la forme d'une occupation spatiale toujours grandissante.
La tension « dramatique » (si on peut employer ce terme, car il y a en réalité peu d'action) prend un tour plus psychologique au fur et à mesure que certains personnages s'éparpillent dans des déclarations amoureuses qui n'aboutissent pas (Soliony), dans des liaisons (Macha), dans des tirades existentielles qui, tournées en ridicule par les autres, ne sont porteuses que de vanité. On peut dès lors se demander si l'évènement au milieu de l'acte III, l'incendie, sera capable de restaurer une certaine unité entre les personnages.
[...] Quatrième scène : Ce monologue possède une progression bien particulière : le problème soulevé en premier par le docteur est son manque de compétences lié à sa mémoire défaillante, puis cette défaillance est reportée sur les sens sous forme de question : Après tout, je ne suis peut-être pas un homme, je fais simplement semblant d'avoir des bras et des jambes Il y a ici une sorte de mécanisation du corps, dépourvu d'âme ou du moins de conscience. La culture est présentée comme un enjeu de l'hypocrisie sociale mais la franchise du docteur vis-à-vis d'elle est désarmante. [...]
[...] Ainsi les explications que fournit André sont vaines car non entendues, mais peut-être sont-ce du moins pour lui l'occasion de justifier auprès de lui-même son propre comportement. A la fin de l'acte, Irina émet une nouvelle fois le désir de partir, qui reporte (tout semble donc reporté dans le temps, l'instant présent demeure non vécu) la question à l'acte suivant. [...]
[...] Les deux sœurs semblent se protéger mutuellement des hommes qu'elles n'aiment pas et qui les ennuient. Le fossé entre les sentiments est le plus perceptible avec le contraste entre les deux rythmes ternaires : Je suis content, je suis content, je suis content ! (Koulyguine) s'oppose à J'en ai assez, j'en ai assez, j'en ai assez ! Neuvième scène : Il s'agit d'abord d'un moment de lucidité vis-à-vis d'André, mais pour Irina sa dégradation morale et intellectuelle est liée à l'environnement dans lequel il évolue : loin de Moscou, et en compagnie de Natacha. [...]
[...] Tchekhov : Les Trois Sœurs Travail sur l'acte III L'acte II a vu apparaitre le rôle croissant de Natacha au sein de la maison (en contraste total avec l'acte qui prend la forme d'une occupation spatiale toujours grandissante. La tension dramatique (si on peut employer ce terme, car il y a en réalité peu d'action) prend un tour plus psychologique au fur et à mesure que certains personnages s'éparpillent dans des déclarations amoureuses qui n'aboutissent pas (Soliony), dans des liaisons (Macha), dans des tirades existentielles qui, tournées en ridicule par les autres, ne sont porteuses que de vanité. [...]
[...] semble porter autant sur la pendule que sur les personnages aux alentours. D'ailleurs ces derniers sont, comme l'indique la didascalie, chagrinés et confus C'est à nouveau une réflexion existentialiste que nourrit André en cette fin de scène, et c'est par la dénonciation (de la liaison entre Natacha et Protopopov) qu'il semble pouvoir échapper à sa vanité. Sixième scène : Le monologue de Verchinine prend un tournant presque tragique dans la mesure où il installe le présent dans un futur déjà bien fixé, prévu, à travers l'évocation des malheurs que ses filles vivent : ces malheurs, d'autres personnes ont dû les vivre dans le passé, et d'autres les vivront dans le futur. [...]
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