Les Trois dames de Paris, Watriquet de Couvins, 1320, société féodale, fabliau, courtoisie, textes moralisateurs, amours courtois, chevalerie, satire, personnages féminins bourgeois, liberté de la femme
"Le Roman de Renart" est un récit bref, un fabliau qui s'adresse à un public surtout populaire, ont le but est de faire rire, de divertir, mais aussi et surtout de critiquer les travers de la société féodale. "Les trois dames de Paris" de Watriquet de Couvins s'inscrivent dans une démarche littéraire semblable : ce fabliau repose sur le comique et une description qui adhère à la réalité bourgeoise de l'époque. Poète et ménestrel originaire de Couvin, près de Namur, Watriquet de Couvins est attaché à Guy II de Châtillon, comte de Blois, ainsi qu'à Gaucher de Châtillon, comte de Porcéan.
[...] Dans le récit bref qu'en réalise Watriquet de Couvins, elles se gavent et s'enivrent à la taverne. Le jour de l'Épiphanie, en janvier 1321, comme l'indique, avec exactitude, le texte, trois bourgeoises, avant la grant messe (ligne décident d'aller à la trippe (ligne autrement dit à la taverne. La société de l'époque était marquée par les fêtes religieuses, comme le montre l'expression Rois de Couloigne pour désigner les Rois mages au début du fabliau. Néanmoins, c'est un religieux dégradé qui y est dévoilé : Ses cors soit benis et absous De celle qui si bien parla (ligne dit-on notamment de la femme qui parle du vin en professionnelle de l'œnologie. [...]
[...] Ce fabliau renvoie au fameux Dit des trois morts et des trois vifs, rejouant une sorte de version féminine. Nous travaillons sur l'extrait des Trois dames de Paris, du vers 1 au vers 91. En quoi ce récit bref, en plaçant des personnages transgressifs dans un cadre réaliste, peut-il être qualifié de satirique ? Quel rapport le divertissement provoqué par le rire entretient-il ici avec la critique sociale ? Tout d'abord, nous étudierons la description que réalise l'auteur des personnages féminins bourgeois. [...]
[...] Les Trois dames de Paris, vers 1-91 - Watriquet de Couvins (1320) Le Roman de Renart est un récit bref, un fabliau qui s'adresse à un public surtout populaire, ont le but est de faire rire, de divertir, mais aussi et surtout de critiquer les travers de la société féodale. Les trois dames de Paris de Watriquet de Couvins s'inscrivent dans une démarche littéraire semblable : ce fabliau repose sur le comique et une description qui adhère à la réalité bourgeoise de l'époque. [...]
[...] À l'inverse, ces trois dames mangent à pleines dents. Les rites sociaux ne sont pas respectés : on apprend alors à cette époque aux femmes à pratiquer la continence alimentaire, voire l'abstinence, car il leur fallait en effet jeûner plusieurs fois par semaine. De plus, les manuels de contenance, qui enseignent le bon comportement à la femme, postulent que la femme ne doit pas se nourrir des mets réservés à l'époux en l'absence de ce dernier. Ce fabliau prend le contrepied de cette éducation, présentant les femmes en tant que fines connaisseuses des mets masculins, comme le vin. [...]
[...] Une leçon de morale aux femmes Watriquet de Couvins adresse ici, sous couvert d'en rire, une leçon de morale aux femmes qui ne veulent pas se contenir : c'est ce qui fonde sa satire. Une satire est un écrit qui réalise une critique de son sujet. Ainsi, le modèle idéalisé de la convive anorexique, tout juste épousée, soucieuse de plaire à son mari par ses bonnes manières, n'est pas le sujet des fabliaux et des dits. Au contraire, Watriquet cherche à rire et à faire rire en montrant la volonté revancharde de l'épouse de longue date, profitant des bonnes choses et de l'existence. [...]
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