Tristan L'Hermite, Tristan, tragédie, action tragique, passé, rôle des personnages, mémoire, souvenir, théâtre, pièce de théâtre, hors champ, mimesis, diégèse, présence topique, chronotope, action dramatique, dénouement, personnage historique
Introduction et plan détaillé avec placement de citations :
[...] Afin de préserver la mimesis lorsque des informations appartenant au passé, des informations extérieures à la scène mimétiques doivent participer à la compréhension du présent ; elles sont donnés par l'intermédiaire des personnages. Ce passé rassemble ce qui a lieu avant la pièce ou ce qui a eu lieu hors scène, mais durant le temps de la diégèse.
Ces faits sont exprimés linguistiquement par l'utilisation des temps du passé : imparfait (pour la description), passé simple, et plus-que-parfait (pour marquer l'accompli).
Toutefois chez Tristan, le passé qui est pourtant une partie révolue de l'axe du temps, se superpose sans cesse au présent.
C'est pourquoi, nous verrons comment l'action tragique est dominée par la lutte avec un passé qui encombre.
[...] Jésus fut sauvé du massacre parce que sa famille avait fui en Égypte. Néron : le tyran responsable de l'incendie de Rome en 64 après Jésus-Christ. Osman : est presque contemporain, mais mort donc il appartient à un passé. Son origine géographique participe par ailleurs à son éloignement de l'univers des spectateurs. Présenter le passé des personnages, une mimesis illusionniste Le théâtre tragique use de chronotopes diégétiques (BAKHTINE) : des réalités antérieures et simultanées, non présentes sur la scène mimétique et figurées dans le discours des personnages. [...]
[...] Hérode à Narbal qui lorsqu'il est devenu fou oublie le passé proche. Par trois fois il répète : « Quoi ? Mariane est morte ? » Salomé dit à Narbal : « il perd le souvenir ». (V. 1674) Le ressassement freine l'action dramatique. Une autre facette de la mémoire permet aux personnages d'accéder au statut d'idoles, puis de symboles. Le passé est transformé en éternité par le crime. Le véritable accomplissement des tragédies de Tristan est la transformation du passé en éternité. [...]
[...] « Quoi T'imagines-tu que la tragique histoire De mes plus chers parents sorte de ma mémoire ? Toujours les vieux Hyrcane et mon frère meurtris Me viennent affliger de pitoyables cris ; Soit lorsque je repose, ou soit lorsque je veille, Leur plainte à tous moments vient frapper mon oreille ; Ils s'offrent à toute heure à mes yeux éplorés, Je les vois tous sanglants et tous défigurés, Ils me viennent conter leurs tristes aventures, Ils me viennent montrer leurs mortelles blessures, Et me vont reprochant pour me combler d'ennuis, Qu'avec que leur bourreau je dors toutes les nuits ». [...]
[...] » (V.659- 662) : Personnification de la mémoire dans le dernier vers. Osman un héros qui fuit son passé : alors qu'une révolte s'est installée depuis plusieurs mois, Osman choisit de prolonger son séjour parce qu'il est aveuglé par l'idée d'un mariage dans un futur proche avec la fille du Mufti dont il n'a vu que le portrait. C'est cette attitude qui fait dire à la Sultane soeur : « Tu n'as fait qu'échapper de l'orage passé, Et je vois qu'aussitôt il est recommencé » (IV v. [...]
[...] Tristan L'Hermite Comment l'action tragique est dominée par la lutte avec un passé qui encombre ? - Plan détaillé Introduction min) Partie révolue de l'axe du temps par rapport au présent, le passé se décline par rapport au moment vécu, en passé immédiat, proche, récent, lointain, etc. Le passé a une dimension intime dès lors qu'il n'est pas partageable, mais aussi collective quand la somme des passés est appréhendée avec une relative objectivité, une vision surplombante. Il devient alors un passé que l'on appelle historique. [...]
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